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11-01-2018

11:36

Communiqué de la fédération libre de la pêche artisanale du nord

FLPAN - Après deux ans de mise en œuvre de la nouvelle stratégie du quota de la pêche (2015-2019), nous devons se poser la question : quel est le plus important pour un développement durable du secteur. Renflouer une énorme rente momentanée ou accroitre le nombre de personnes pouvant vivre durablement de l’activité de la pêche ?

En tant que Président de la section privée de la pêche artisanale nord, je vous présente le constat réel sur le terrain après ces deux longues années : La première victime de cette stratégie était immanquablement la pêche industrielle nationale qui est complètement achevée par la fameuse mesure contradictoire de l’accès des navires étrangers au régime national avec un contrat fictif non applicable d’affrètement coq nue.

Cette mesure ne tient pas compte qu’au plan économique, le pavillon est avant tout un outil au service d'une politique maritime ambitieuse, « un tout » car le régime d'attribution du pavillon et celui d'inscription des navires sur les registres maritimes ont une incidence sur la cohérence de toute la filière maritime d'un Etat.

La deuxième victime serait sans nul doute, la pêche artisanale et côtière qui est de plus en plus étranglée par la concurrence des senneurs étrangers (turc, chinois et autres…), l’encombrement de ces navires dans la Zone réservée au petit navires nationaux, notamment le volume des rejets en mer des captures non désirées par ces navires étrangers et la multiplication des usines de fabrication de farine et de l’huile de poissons ainsi que l’accord par le Ministère des quotas d’espèces uniques dans des pêcheries à espèces multiples.

Cependant, la production au niveau nationale se dégrade davantage, le chômage bat son plein, le petit quota du poulpe réservé aux pauvres nationaux s’épuise par les navires étrangers, les usines de traitement et de transformations remettrons incessamment les clés sous leurs portes et le doute s’installe d’une façon général au sein des opérateurs et des pêcheurs.

Face à la contradiction de ces mesures avec les orientations et les efforts constructifs de Son Excellence Monsieur le Président de la République Mohamed Ould Abdel Aziz, visant le développement durable du secteur à travers la réalisation d’importants ouvrages maritimes tels que le chantier naval pour la construction des navires sécurisés de la pêche artisanale et côtière (CNM), l’installation portuaire de TANIT, le renforcement des outils de la surveillance.

Je lance un appel de détresse pour sauver notre secteur de cette dérive et a arrêter ces mesures contradictoires et incompatibles avec le principe du développement durable et la bonne gouvernance du secteur de la pêche.

Haroune Ismail Lebaye
Président de la section privée de la pêche artisanale – Nord
Tel N° 46517780

Nouadhibou, le 11/01/2018



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