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13-01-2018

06:29

Falsification des diplômes : le gouvernement est-il éclaboussé?

Le Rénovateur Quotidien - Mieux vaut tard que jamais. Si les autorités ont longtemps fait la sourde oreille sur la falsification des diplômes, c’est que le déballage ferait scandale et éclabousserait de hauts cadres disposant de faux titres universitaires.

Combien sont-ils à posséder des qualifications frauduleuses et accéder à la fonction publique de façon imméritée. Cette pratique s’est accélérée ces dernières années en Mauritanie avec l’explosion des écoles professionnelles privées, des universités libres, des centres de formation à distance etc.

En quelques années seulement un pays où les vrais médecins se comptaient au bout des doigts le nombre de docteurs a actuellement atteint des centaines voire des milliers sortis on sait de quelles facultés. Les pays de l’Est en fabriquaient à la pelle, les universités arabes de la Syrie, du Liban, de la Jordanie de l’Iraq déversaient par paquets.

Si bien que le chemin était ouvert à toutes sortes de chercheurs de diplômes qui profitent des facilités des bourses pour obtenir le précieux titre et revenir au pays exercer des compétences non avérées.

A défaut d’avoir une fiche budgétaire, le fameux docteur ouvre sa clinique pour employer alors une « main-d’œuvre bon marché ». Avec le développement des nouvelles technologies, la fabrication d’un diplôme est devenue une pratique aisée. L’usage du scanner, des techniques infographiques avec des outils de précision ultramodernes sont autant de moyens à portée de main pour les faussaires.

C’est dire que la valeur intellectuelle attachée au diplôme, les sacrifices consentis pendant des décennies passées dans les hautes écoles, le respect qu’inspire les félicitations du jury sont usurpés par des réseaux clandestins criminels défiant les législations. Ce phénomène sévit partout dans le monde et fait des ravages dans les pays à faibles outils de contrôle.

Longtemps tenu en silence, la pratique des faux diplômes a gagné tous les secteurs officiels au point que des ministres sans baccalauréat connus de leurs professeurs ont des CV qui ne correspondent pas à la réalité de leur cursus. Dans les organisations internationales cette pratique ne fait pas exception dans le recrutement des profils. Sur cette question aussi grave, les réponses données par les autorités ne sont pas suffisantes.

La ministre de la fonction publique Docteur Ba Coumba a tenté d’apporter des explications mais elle doit mettre le doigt sur cette pratique qui a entaché pendant des années les concours nationaux et dossiers de recrutements des hauts cadres tout en ouvrant une enquête qui va s’appliquer sur les cas passés présents afin de prévenir l’avenir. En remontant ce phénomène, on remarque que l’administration publique nationale s’est véritablement dégradée à partir de 1989 suite au départ forcé de fonctionnaires victimes des événements survenus à cette période au cours de laquelle des recrutements aveugles ont été opérés au sein du secteur public. Les conséquences se passent de commentaires.

Aujourd’hui avec les départs massifs à la retraite, l’administration s’est vidée de ses compétences avérées laissant la place à des arrivistes qui ne sont bons qu’à siroter du thé dans des bureaux équipés et bien climatisés. Au royaume du népotisme, de la corruption et de l’injustice, les faux diplômés sont rois.





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