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24-01-2018

22:30

Une nouvelle variété de blé dur au secours des régions arides

Libération - Le blé nouvelle version pourrait garantir 600.000 tonnes de nourriture nouvelle ou bien 180 millions d'euros de revenus supplémentaires pour les petits agriculteurs Cultiver du blé dur dans des conditions d’extrême chaleur ne relève plus de l’utopie.

Désormais, c’est bel et bien une réalité. La bonne nouvelle fut annoncée lors d’un point presse organisé vendredi, à Rabat.

Fruit de travaux menés conjointement par l'Université Mohammed V, le Centre national de recherche agronomique et de développement agricole (CNRADA- Mauritanie), ainsi que l’Institut sénégalais de recherches agricoles (ISRA-Sénégal), cette découverte scientifique majeure est une aubaine dans l’optique de déblayer le terrain et de poser les bases de nouvelles possibilités quant à la culture du blé dur dans les régions arides, surtout qu’au jour d’aujourd’hui, les effets du réchauffement climatique se font de plus en plus oppressants, symbolisés notamment par la hausse des températures, des périodes de sécheresses de plus en plus longues et une saison pluviale rognée d’année en année.

Autant d’effets qui impactent invariablement une diminution des rendements agricoles. Ce projet de recherche financé par le Conseil suédois de la recherche scientifique, aspire à développer un panel de variétés de blé dur tolérantes à des températures d'une moyenne de 35 à 40 degrés, au Maroc, mais aussi, le long des rives du fleuve Sénégal, en Mauritanie et au Sénégal.

En somme, des régions connues à la fois pour leurs chaleurs, mais également pour abriter de grands consommateurs de blé dur. Pour ce faire, l’équipe de scientifiques a usé de techniques de sélections moléculaires non génétiquement modifiées (non OGM).

Au regard des 92 jours correspondant au temps dont ont besoin les nouvelles graines pour pousser, celles-ci devraient offrir la latitude aux agriculteurs des régions arides de cultiver le blé entre deux saisons de riz.

Aussi, dans le cas d’un développement à grande échelle, la qualité industrielle des graines de blé récoltées pourrait garantir 600.000 tonnes de nourriture nouvelle ou bien 180 millions d'euros de revenus supplémentaires pour les petits agriculteurs.

Créée en 1977 sous la forme d’organisation à but non lucratif, l’ICARDA, instigatrice de cette trouvaille, est une organisation mondiale de recherche pour le développement qui conduit des projets dans plus de 50 pays situés dans les régions arides.

Elle a pour objectif d'aider à éradiquer la pauvreté, mais également augmenter de façon optimale la sécurité alimentaire et de l'eau, à travers la gestion durable des ressources naturelles face aux changements climatiques et la mise en place des partenariats avec les pays souffrant de chaleurs accablantes.

Fort d’un partenariat avec l'Institut national de la recherche agronomique (INRA), Filippo Bassi, chercheur en son sein, a souligné lors de ladite conférence de presse, l’immense potentiel d’adaptation dont jouit ce type de graines au Maroc.

Et pour cause, plusieurs tests ont été effectués sur ces variétés de blé dur dans des conditions de haute chaleur en été, à Safi, mais aussi dans la région d’Agadir.

Des Tests concluant qui ont permis de confirmer l'adaptabilité et le bon rendement de ces nouvelles graines au Maroc. Le chercheur de l’ICARDA a poursuivi son intervention en dévoilant l’enregistrement de ces nouvelles graines de blé dur, en 2017, au catalogue des variétés nationales, avant de conclure par une révélation : les graines sont d’ors et déjà prêtes à être utilisées.

Pour les agriculteurs des régions à haute chaleur, il est à noter que cette variété de semence offre plusieurs avantages. Tout d’abord, elle n’est pas chère à l’investissement, puis elle peut être aisément cultivée. Leur mise sur le marché devrait intervenir une fois que les partenariats avec les acteurs gouvernementaux et les industries nord-africaines seront actés.



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