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11-02-2018

13:10

Scandale sexuel à Haïti : Londres menace de couper les vivres à Oxfam

Le Parisien - L’ONG est accusée d’avoir dissimulé aux autorités britanniques de «potentiels crimes sexuels impliquant des mineurs».

Le gouvernement britannique rencontrera lundi des responsables d’Oxfam, dans la tourmente depuis la publication d’informations selon lesquelles des responsables de l’ONG ont engagé de jeunes prostituées à Haïti en 2011 au cours d’une mission consécutive au séisme qui avait ravagé le pays en 2010.

La secrétaire d’Etat du Développement international, Penny Mordaunt, a annoncé qu’elle s’entretiendrait lundi avec des responsables de l’ONG. « Je leur donne l’occasion de me dire en personne ce qu’ils ont fait après ces événements et je vais voir s’ils démontrent les qualités morales dont je pense qu’ils ont besoin », a déclaré dimanche matin Penny Mordaunt, interrogée par la BBC.

« S’ils ne transmettent pas toutes les informations (qu’ils détiennent sur l’affaire), je ne travaillerai plus avec eux », a-t-elle prévenu. La secrétaire d’Etat a explicitement menacé dimanche de couper les financements publics aux organisations, dont Oxfam, qui ne collaboreraient pas pleinement avec les autorités.

« Mauvaise décision »

Oxfam reçoit « moins de 10 % de son financement total » du département britannique chargé du développement international, a indiqué samedi son PDG, espérant continuer à travailler avec le gouvernement.

Pour la ministre, Oxfam « a pris tout à fait la mauvaise décision » en omettant de transmettre en détails la nature des accusations visant ses employés aux autorités et à la Commission caritative, institution britannique qui contrôle les organisations humanitaires.

Oxfam, confédération d’organisations humanitaires basée en Grande-Bretagne, a assuré avoir lancé immédiatement, en 2011, une enquête interne. Quatre employés ont été licenciés et trois autres ont démissionné avant la fin de cette enquête, a assuré Oxfam.

De graves omissions

La Commission caritative a indiqué avoir reçu un rapport d’Oxfam en août 2011. Ce rapport mentionnait des « comportements sexuels inappropriés, des faits d’intimidation, de harcèlement et d’intimidation du personnel ». Mais il n’évoquait pas des « abus portant sur des bénéficiaires » de l’ONG ni de « potentiels crimes sexuels impliquant des mineurs ».

« Notre approche aurait été différente si tous les détails mentionnés par la presse nous avaient été communiqués à ce moment-là », a indiqué samedi la Commission.

Selon une enquête du Times publiée vendredi, des groupes de jeunes prostituées étaient invitées dans des maisons et des hôtels payés par Oxfam. Une source citée par le quotidien dit avoir vu une vidéo d’une orgie avec des prostituées portant des T-shirts d’Oxfam.

AFP / Andy Buchanan



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