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13-02-2018

09:54

Mauritanie: pour HRW la situation des droits de l'homme se dégrade

RFI - L'organisation HRW a présenté ce lundi 12 février à Nouakchott son rapport sur la situation des droits de l'homme en Mauritanie. Le premier qu'elle écrit depuis vingt ans sur ce pays.

Dans ce rapport de 79 pages intitulé « Ethnicité, discrimination et autres lignes rouges : répression à l’encontre de défenseurs des droits humains en Mauritanie », l'organisation pointe les difficultés des militants qui traitent des questions sociales sensibles telles que l'esclavage, la discrimination entre communautés ou le passif humanitaire.

Les militants des droits de l'homme affrontent toute une série de problèmes dans leur travail quotidien, explique à RFI Eric Goldstein, directeur adjoint Moyen-Orien Afrique du Nord de l'organisation Human Rights Watch.

« Ce sont des organisations qui n’arrivent pas à avoir leur statut légal généralement, et qui de ce fait sont dans une zone grise: ils risquent d’être poursuivis pour maintien d’une association non légalisée, non reconnue. Ils ne peuvent pas louer des salles ; ils ne peuvent pas recevoir des soutiens des bailleurs de fonds internationaux».

Lorsque ces militants sont arrêtés et jugés, les procès sont souvent entachés d'irrégularités, poursuit Eric Goldstein. « ils sont aussi à risque pour des procès inéquitables de ses membres. Il y a déjà maintenant au moins deux militants d’une association non reconnue, qui purgent des peines de prison de deux ans, après un procès qu’on a suivi et qui était non équitable».

La situation s’est détériorée ces derniers temps constatent sur le terrain les militants. « C’est ce que nous disent les militants: qu’il y a une crispation, alors qu'on ne sait pas si le président Abdelaziz va essayer de modifier la Constitution pour briguer un troisième mandat. C’est une impression partagée par beaucoup de militants sur le terrain ».

Preuve de la sensibilité du sujet, la conférence de presse au cours de laquelle a été présentée le rapport de HRW a été perturbée suite à des altercations violentes entre sympathisants du pouvoir et militants présents dans la salle.

La série de questions-réponses qui suivait la présentation a du être interrompue prématurément. HRW tient cependant à souligner qu'elle a pu travailler en toute liberté au cours de ses missions préparatoires en Mauritanie.



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