Cridem

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04-03-2018

05:45

Faits divers… Faits divers… Faits divers…

Le Calame - Ould Moine et la bande de ses assaillants déférés

Un meurtre défraie la chronique ces jours-ci à Nouakchott. Yacoub ould Ali Jean, 21 ans, sans antécédents judiciaires, a été nuitamment abattu par le nommé Cheikh Ould Moine, à la Cité-plage. L’enquête de police a établi que les éléments d’une bande, dont un certain Brahim, récidiviste notoire, avaient entraîné l’infortuné jeune homme dans leur aventure.

Proche parent d’Ould Moine, un complice de Brahim, répondant également au nom de Yacoub, avait donné le « tuyau » de fortes sommes gardées par son parent, chez lui, dans une maison isolée de la Cité-plage. Ils demandent à Ould Ali Jean de conduire la voiture volée pour l’occasion.

Le garçon croit ingénument qu’il ne s’agit que d’une ballade et revenir. Vers la fin de la nuit, le véhicule s’arrête devant la maison d’Ould Moine. Mais ce dernier, dont la maison a été cambriolée à plusieurs reprises, est aux aguets. Il s’empare de son fusil et tire. La balle touche le jeune chauffeur qui meurt aussitôt…

Ould Moine vient, le lendemain, déclarer l’affaire à la police qui l’arrête aussitôt. La bande le suit bientôt au CSPJ, pour une semaine d’audition, et, vendredi 23 Février, les voilà enfin tous déférés et écroués.

Tirs à Mellah

Vers quatre heures du matin, dans la nuit du jeudi 22 au vendredi 23 Février, au secteur 2 de Mellah, non loin du centre de formation des sourds-muets, des tirs déchirent soudain le calme de la nuit. Le quartier se réveille affolé.

D’autres tirs suivent, un peu plus loin, puis d’autres encore, d’une autre direction. La peur au ventre, les gens s’interrogent en vain sur ce qui se passe. Les salves d’armes, légères heureusement,se poursuivent vingt minutes durant, avant de cesser subitement…

Des habitants du quartier téléphonent aux numéros verts de la police, de la Garde et de la gendarmerie, sans obtenir de réponses. Un peu plus tard, trois hommes armés de pistolet se rassemblent dans une rue du quartier et commencent à donner des explications aux rares curieux qui ont osé mettre le nez dehors : sept malfaiteurs armés de machette ont essayé de forcer l’entrée d’une maison.

Son propriétaire armé les a avertis qu’il allait tirer et ils rebroussent chemin… pour s’attaquer, sans aucune vergogne, aux fenêtres d’une maison voisine ! L’homme au pistolet téléphone à son frère, lui aussi armé, qui habite non loin.

Celui-ci accourt et voilà les deux hommes à tirer dans la rue. Entendant les tirs, un troisième habitant du quartier les rejoint. Puis un petit groupe de gens courageux. Les malfaiteurs ont pu prendre le large, abandonnant leurs chaussures. Aucune trace de sang n’a été relevée. Les tirs ne semblent avoir donc fait aucune victime.

Ely « le Rouge » en liberté

Ely « Lahmar » ou Ely le Rouge, en Hassaniya, est un tristement célèbre personnage, bien connu des fichiers de la police, des tribunaux et des prisons mauritaniennes. Un hors-la-loi hors du commun, fort d’un « riche » palmarès criminel. Il a été arrêté et déféré par la plupart des commissariats de police de Nouakchott.

Condamné et incarcéré en plusieurs prisons du pays, on l’a affublé du sobriquet « Lahmar », pour son teint un peu clair. On l’appelle aussi « l’artiste », car il manie bien les couteaux et autres armes blanches. La dernière de ses peines vient de prendre fin, il y a juste un mois. Depuis, il reste sous surveillance des hommes du brigadier Boudida, de la section PJ d’El Mina 3.

La semaine passée, le voilà arrêté en compagnie, pour distribution de drogue. Déférés au parquet de la wilaya-Sud, les deux lascars ont été aussitôt et bizarrement relâchés : une source judiciaire affirme que les preuves contre eux étaient insuffisantes.

Mais tout récidiviste qui passe par le Parquet, même sans grandes charges, devrait être automatiquement écroué. Que ce grand bandit soit libre de ses mouvements constitue une menace pour le public.

Abdallahi « le vainqueur » se retire

Au quartier Neteg d’El Mina, devant une petite concession abritant maison, un corps squelettique est assis. L’homme a les yeux vitreux, tousse de temps à autre et semble avoir le nez qui le démange en permanence. Tentant parfois de se mettre debout, il titube, fait quelques pas et s’assoit à nouveau.

Il tire alors ce qui semble être une cigarette, l’allume et une puante odeur remplie aussitôt l’atmosphère. Il la renifle, une ou deux fois, l’éteint et la remet en poche, d’une main tremblante. Puis il sort un comprimé de la poche de son pantalon et le jette dans sa bouche…

Personne ne pourra accepter qu’il s’agisse d’Abdallahi le vainqueur, l’homme qui sema la terreur au Sud de la ville, des années durant. Il dirigeait une bande dont son frère cadet, Bah. « Le vainqueur », a été rendu invalide par une balle tirée par un père de famille qu’il voulait dévaliser.

Abdallahi connut plusieurs séjours carcéraux dont le plus fameux advint à la suite d’une bagarre, en 2005, au cours de laquelle un boutiquier lui cassa la cuisse. Le Parquet l’avait alors autorisé à passer une grande partie de sa convalescence chez lui, avant de le jeter en taule. Dès sa sortie de prison, il récidiva, à plusieurs reprises.

Il se déguisa même en prêcheur, avec turban et « déchdacha », pour attirer ses victimes. Délits, crimes, prison ; libération, délits, crimes, prison… et ainsi de suite, jusqu’à son déplorable état actuel. Très affaibli par la consommation de drogues dures, il ne quitte plus son domicile, usant le temps qui lui reste à sniffer ou avaler de la poudre blanche… Quelle victoire !

Mosy



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