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04-03-2018

15:29

Interview du président de l’ONG lutte contre les discours extrémistes, l’esclavage et le terrorisme en Mauritanie

Atlasinfo - Guidumakha.com : Bonjour président Mohamed M’Bareck, présentez- vous à nos lecteurs et présentez nous votre ONG ?

Je m’appelle Mohamed Ould Mbareck, je suis président de l’ONG Initiative d’opposition aux Discours Extrémistes. Notre ONG est créée le 07 Juin 2010 à Nouakchott – Mauritanie. Elle lutte contre les Discours Extrémistes, l’esclavage et le terrorisme.

Le saviez-vous que les discours extrémistes sont très développés pour réconforter des positions féodales (esclavagistes) dans le milieu des ethnies noires Mauritaniennes ?

Les discours extrémistes sont très développés et réconfortent les positions féodales des ethnies noires de Mauritanie. Dans certains milieux féodaux esclavagistes noirs, un frein à l’émancipation des esclaves est souvent entretenu par ces féodaux. Au niveau religieux ces féodaux refusent de partager les mosquées et les cimetières à ceux qu’ils jugent esclaves de caste.

Pour certains Mauritaniens non avertis, dès qu’on parle de l’esclavage, cela ne concerne que les Haratine et Maures blancs, pourtant les séquelles de l’esclavage ont la peau dure entre les ethnies dites « négro-africaines », que devrait faire les ONG pour combattre le fléau ?

L’esclavage dans la communauté maure est limité grâce à la loi 048 anti-esclavagiste en vigueur dans le pays. Chez les ethnies dites négro-africaines, la pratique esclavagiste est toujours entretenue dans les milieux féodaux. Notre ONG continue de lutter contre cette pratique en dénonçant les cas rencontrés auprès de la justice avec des preuves concrètes.

L’élite noire accuse l’élite maure de raciste et esclavagiste, vice-versa chez les maures, où se situe la responsabilité des uns et les autres par rapport à ces deux problèmes qui minent les mauritaniens selon vous ?

Concernant la communauté maure blanche, il n’y pas de problèmes de partage des mosquées et des cimetières entre les maures blancs et les Haratines. Ils prient ensemble dans les mosquées et leurs morts sont enterrés ensembles, leurs enfants étudient ensemble dans les mêmes écoles. Ce n’est le cas malheureusement dans les milieux féodaux des communautés négro-mauritaniennes.

Nous avons appris ces deniers jours, votre ONG a porté devant la justice le cas d’un certain Tapa Coulibaly avec d’autres partenaires, vous avez accusé l’individu de tenir un discours extrémiste dangereux pour la cohésion sociale, avez-vous eu gain de cause ? Expliquez nous le dessous de cette affaire ? Que faisait l’individu dans les réseaux sociaux ?

Oui, nous avons porté plainte contre Monsieur TAPA Coulibaly pour discours extrémistes et esclavagistes. Ce Monsieur à plusieurs occasions a fait l’apologie de l’esclavage et portant atteinte à la cohésion sociale. Notre ONG a réuni des preuves compromettantes contre ce Monsieur et nous en avons saisi la justice qui a mis l’accusé sous surveillance judiciaire. Nous remercions Monsieur le Procureur de la République et ses adjoints, le juge d’instruction, le Commissaire de la Police Judiciaire et le Commissariat 4ème de Tevragh Zein qui ont bien traité correctement notre plainte. Ceci honore notre justice. N’oublions pas que l’extrémisme est la cause principale du terrorisme que notre ONG combat avec force.

Dans le Guidumakha, si les gens ne souhaitent plus suivre les coutumes esclavagistes, ils sont lynchés, battus, reniés, exclus de villages, les descendants serviles n’ont pas droit de diriger leur propre mosquée (imam), ni chefferie villageoise, sont privés de compétitions lors d’élection, s’ils sont nommés, ils sont dénoncés par les féodaux, qu’en pensez vous de cette situation ? Est-ce que l’état ne serait-il pas responsable de cette discrimination héréditaire en continue depuis plusieurs siècles ?

La situation des esclaves au Guidimagha est inacceptable et est contraire à notre sainte religion, et aux droits de l’homme. Il est inacceptable d’empêcher les esclaves du Guidimagha de diriger des mosquées, des villages ou des postes électifs. On ne peut accuser l’Etat de cette situation. L’Etat a mis en place des lois anti-esclavagistes et ce sont les milieux féodaux qui sont responsables de cette situation. Cette situation sera traitée par Notre ONG et affrontera cette situation ainsi que tous cas similaires dans toutes les communautés du pays.

L’équipe Guidumakha.com vous remercie d’avoir accepté de répondre à leurs questions.





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