Cridem

Lancer l'impression
14-03-2018

16:45

Organisation pour la mise en valeur du Fleuve Sénégal : Des bénéficiaires magnifient les réalisations

Le Soleil - Les différents projets mis en œuvre par l’Omvs dans les 4 pays ont permis d’améliorer sensiblement les conditions de vie des populations. De quoi rendre fiers ses dirigeants. L’Organisation pour la mise en valeur du Fleuve Sénégal (Omvs) bénéficie d’un rayonnement certain surtout sur le plan international.

Elle a été primée à deux reprises comme meilleur organisme de gestion intégrée des ressources en eaux. A l’échelle des quatre pays, elle ne semble pas bénéficier de ce même rayonnement. C’est du moins, ce que l’on pourrait croire.

Mais, hier, les témoignages des bénéficiaires ont battu en brèche une telle perception et prouvé que les projets mis en œuvre par l’Organisation, dans les 4 pays, ont permis d’améliorer sensiblement les conditions de vie des populations.

Selon Ladio Sogoba, directeur technique de Énergie du Mali, le barrage de Manantali a permis à sa société d’économiser 897 milliards de FCfa et d’assurer une fourniture assez correcte de l’électricité. «Grâce à l’énergie propre et bon marché fourni par ce barrage, Énergie du Mali a réduit ses coûts de production qui sont passés de 153 FCfa à 76 FCfa.

Avant la construction du barrage de Manantali, l’énergie thermique était de 80% et l’hydroélectricité 20%. Aujourd’hui, nous avons inversé la tendance puisque seuls 20% de notre énergie sont produits à partir du thermique »
, a-t-il témoigné.

Grâce aux barrages de Manantali et de Félou, l’Omvs met à la disposition des États membres de l’énergie propre et bon marché. Cette énergie est transportée via le réseau interconnecté de Manantali.

Les efforts se poursuivent dans ce domaine avec la construction du barrage de Gouina et la recherche de financements pour les barrages de Koukoutamba, Gourbassi, Bouréya et Balassa. Le directeur technique de Énergie du Mali dit attendre, avec impatience, la réalisation de ces ouvrages.

Dans le domaine de l’agriculture irriguée et de décrue, les retombées socioéconomiques sont également significatives. Selon le représentant de la Société d’aménagement et d’exploitation des terres du Delta (Saed) à qui, l’Omvs a confié, dans le cadre du Pgire I et II, les aménagements hydro-agricoles au Sénégal, ce programme a eu des retombées positives.

Dans la zone de Dagana, le Pagire 1 a permis la réhabilitation de la station de Grande Digue Téllel pour porter sa capacité d’irrigation de 1.500 à 3.000 hectares ; le réaménagement des périmètres irrigués villageois de N’dombo Thiago ; l’endiguement et le curage du Gorom Aval sur une longueur de 8 kilomètres ; la réalisation du canal de Krankaye (9 kilomètres) et de ses ouvrages connexes (franchissement, prise) pour renforcer le marigot Lamp Sarr par prélèvement sur le Gorom.

Des économies de 897 milliards de FCfa

A Matam, les réalisations ont porté sur la construction du seuil et de la station de pompage sur le Dioulol ; la réhabilitation et l’équipement électrique et électromécanique des périmètres irrigués d’Orkadiéré et de Hamadi Ounaré, la construction d’ouvrage d’alimentation et de vidange des cuvettes de décrue de Yédia et de Nabadji Civol.

Des aménagements qui ont permis d’augmenter sensiblement la production rizicole au Sénégal. « Les résultats du Pagire 1 ont permis à la Saed d’atteindre les objectifs que les autorités lui ont assignés », a déclaré le représentant de la Saed.

La même satisfaction est notée du côté de la Mauritanie. Le directeur général de la société nationale des eaux de Mauritanie a souligné que la ville de Nouakchott est alimentée en eau à 100 % par le fleuve Sénégal. Ce qui a permis de sécuriser et d’assurer un approvisionnement correct en eau de la capitale.

La République de Guinée qui a rejoint l’organisation, en 2006, a bénéficié, elle aussi, des retombées surtout dans le domaine de l’agriculture par l’aménagement de 1506,8 hectares de verger, des travaux de génie rural, l’appui aux femmes, de nombreux ouvrages de franchissement facilitant ainsi la mobilité des populations.

Ces témoignages ont été faits au 2ème jour de la célébration des activités marquant le 46ème anniversaire de l’organisation.



Ainsi, les différents programmes déroulés et en cours ont eu des impacts directs sur la vie des populations. Cela a fait dire au Haut commissaire que le Programme de gestion intégré des ressources en eau « est un effort sans précédent pour lutter concrètement contre la pauvreté dans le bassin ».

« Le Pgire a été formulé pour créer les conditions d’un développement à la base, en permettant aux populations les plus démunies du bassin de tirer réellement profit de la disponibilité de l’eau, et, ce faisant, augmenter sensiblement leurs revenus », a-t-il affirmé. Les interventions de l’Omvs ont concerné également la pêche continentale, la construction de routes, la santé.

Mamadou GUEYE

L’œuvre des pères fondateurs et de leurs successeurs saluée

Mansour Faye, ministre de l’Hydraulique et de l’Assainissement du Sénégal, a déclaré, hier, que l’Omvs a franchi des pas de géant grâce à la clairvoyance et à la sagesse des pères fondateurs qui ont su doter l’organisation d’une identité forte et de valeurs telles que la solidarité, la fraternité, le bon voisinage, la responsabilité partagée.

« Aujourd’hui, avec le recul et les pas de géant franchis, nous mesurons leur clairvoyance et leur sagesse. Construire une maison commune, en pleine phase d’expansion et de modernisation qui a su résister aux vicissitudes de l’histoire et à l’épreuve du temps, est un immense défi. Gagner ce pari n’était pas une entreprise facile », a-t-il dit.

« Le fait d’être cités en exemple et d’avoir été classés deux fois bassin n°1 mondial, témoigne de nos victoires successives et de nos conquêtes sur le chemin du progrès dans un esprit de solidarité qui a résisté à l’épreuve du temps », a-t-il ajouté. Selon le Haut commissaire, Hamed Diané Semega, si l’Omvs est cité en exemple, elle le doit, en grande partie, à son socle juridique unique.

En mars 1972, l’Omvs voit le jour. Sa création intervient dans un contexte marqué par une sécheresse qui dévasta toute la vallée. Le Mali, la Mauritanie et le Sénégal décident d’unir leurs efforts pour maîtriser la disponibilité de l’eau et rechercher les moyens d’une exploitation rationnelle et coordonnée des ressources du bassin.

L’Omvs s’était assignée comme missions de : réaliser l’autosuffisance alimentaire pour les populations du bassin et celles de la sous-région ; sécuriser et améliorer les revenus des populations ; préserver l’équilibre des écosystèmes dans le bassin ; réduire la vulnérabilité des économies des États membres face aux aléas climatiques et aux facteurs externes ; accélérer le développement économique des États-membres. En 2006, la République de Guinée, qui abrite les têtes de source des trois affluents qui forment le fleuve Sénégal, a rejoint l’organisation.

M. G.




Les articles, commentaires et propos sont la propriété de leur(s) auteur(s) et n'engagent que leur avis, opinion et responsabilité


 


Toute reprise d'article ou extrait d'article devra inclure une référence www.cridem.org