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17-03-2018

10:33

La langue française doit être renforcée par une disposition constitutionnelle

Adrar-Info - En Mauritanie, dès que quelqu’un demande que l’on octroie au français, la place qui lui sied en tant que langue de savoir et langue-relais dans notre sous-région sahélienne, d’aucuns voient en cela, un complexe à l’endroit de l’ancienne puissance coloniale, et en même temps une mentalité de déraciné.

Mais, que les gens soient sérieux! Comment peut-on faire une vingtaine d’années, voire plus, à apprendre dans une langue, et ne pas souhaiter que celle-ci ait une bonne et solide assise? Ce serait trop réducteur et limité d’appréhender les choses avec un tel état d’esprit réprobateur, ceux qui ne revendiquent que leur droit, par la reconnaissance de la langue dans laquelle, ils furent formés.

D’autant qu’en Mauritanie, depuis l’indépendance jusqu’à nos jours, le français est introduit largement dans le système d’enseignement à côté de l’arabe.

Si à priori; certains citoyens se prédéfinissent, francophones et arabes de naissance et de culture, c’est leur droit, toutefois, d’autres aussi peuvent à posteriori, légitiment se définir comme francophones, en raison de leurs connaissances reçues depuis toujours, par le biais du français.

Alors, on ne doit pas leur en vouloir de revendiquer une place plus importante pour la langue de leur formation. Il y va du sens de l’équité, de la justice, et de l’égalité des chances pour les citoyens dans les différents secteurs économique, social, privé, public…du pays.

Pour casser l’élan du petit militantisme manifesté par les francophones en faveur du français ; certains réfracteurs à leurs droits dûment justifiés, usent de la ruse en répliquant pour dire que le français est une langue étrangère, il serait mieux de revendiquer une place plus importante pour les langues nationales.

Des arguments, dignes d’intolérance et de refus de voir la réalité en face.

C’est vrai que nos langues nationales mériteraient de peser encore plus, mais elles ne constituent pas le levier par lequel, nous avons reçu nos connaissances, nos diplômes…

Ce n’est pas avec nos langues nationales, que nous travaillerons dans les banques, dans les universités, dans les tribunaux, dans les laboratoires, dans l’administration. En tout cas, ce n’est pas dans un avenir proche pas avec notre génération, et les quelques générations qui nous suivent….

Certes nos langues nationales peuvent servir de tremplin à l’alphabétisation des masses, mais elles n’ont pas atteint le niveau du français pour être des langues de travail.

C’est à quoi, demander que le français ait le statut de langue de travail dans la constitution mauritanienne,ne serait pas trop demander.

Absolument! La langue française doit être renforcée par une disposition constitutionnelle, au nom de l’égalité des chances…Sinon sans cette garantie de la loi fondamentale, le français n’est assis sur aucun fil.

Si demain, un pouvoir venait interdire son usage dans l’administration, personne n’aurait un argument de taille pour s’y opposer et exiger son retour.

Source : Khalil Youssoufi Tandia (Page FB)



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