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24-03-2018

05:00

25 mars, journée de réconciliation nationale: «Cette journée est pour nous, une occasion de faire un bilan d’étape mais aussi d’envisager la suite du processus», déclare le SG de COVIRE, Sidibé Abou

Le Calame - Le collectif des rescapés et victimes de la répression des années 89/91 (COVIRE) va célébrer, le dimanche 25 mars, le 9e anniversaire de la journée dite de «réconciliation nationale ».

Une occasion pour faire le point sur les acquis de la lutte des rescapés, des veuves, des orphelins et des rapatriés volontaires (Mooyto koota), en somme, un bilan d’étape, mais également d’envisager la suite du processus, explique le secrétaire général du collectif, l’ex lieutenant de la gendarmerie, Abou Sidibé.

Pour lui, la célébration de cette année est placée sous un signe particulier puisque les militants et sympathisants vont passer en revue l’ensemble des acquis, depuis la reconnaissance à Kaédi, le 25 mars 2009 par le président Mohamed Ould Abdel Aziz, de la responsabilité de l’état dans les actes graves commis, aussi bien dans les villages, villes, hameaux, mais également dans les casernes militaires et sa volonté de solder le « passif humanitaire ».

Et Sidibé Abou d’ajouter : « nous profiterons de cette journée pour réaffirmer notre position sur le processus et sur ce qui en reste, mais également notre soutien au président de la République pour avoir décidé de prendre cette question en charge. »

A l’occasion de cette journée, les rescapés, les veuves, les orphelins et autres sympathisants se retrouveront, toute la journée, au siège du collectif pour se recueillir et pour débattre des voies et moyens de faire évoluer les autres dossiers en rade.

Pour rappel, à la veille de la prière des morts célébrée, le 25 mars, à Kaédi, un accord cadre avait été signé au Palais de la République entre les responsables du collectif et la présidence de la République. Un accord censé régler ce douloureux dossier, mais qui hélas a conduit à scission de COVIRE.

La pomme de discorde reste la gestion du dossier. Certains de ses membres estiment que seul le « devoir de réparation » a été pris en compte, alors qu’eux réclamaient le « devoir de vérité», « devoir de justice », « devoir de mémoire » et «devoir de réparation ».

Il s’agit en réalité de recourir à la justice transitionnelle pour solder le « passif humanitaire ». Seul en tout cas, un volet aura connu un début de solution. Un voile continue à entourer ce qui s’est réellement passé dans les casernes militaires (devoir de vérité et de justice).

Après la prière de Kaédi, la présidence de la République a procédé, par le billet de son « monsieur passif humanitaire », à l’époque le général Dia Adama au payement des « réparations ». Un geste personnel du président Aziz, entendait-on dire à l’époque et dont la modestie et la gestion ont accentué le malaise qui couvait depuis la signature, dans la nuit de l’accord cadre COVIRE, Présidence de la République.

On connaît la suite. Peu après, le gouvernement décide de clore unilatéralement le dossier au grand dam des intéressés qui continuent à réclamer que la lumière soit faite sur cette période douloureuse de la Mauritanie.

La question que les observateurs se posent est de savoir à quoi sert la célébration de cette journée qui n’a presque rien de « nationale ». Seuls les rescapés, les veuves, les orphelins et les ayants droit des victimes célèbrent cette journée, dans la division et en présence d’une délégation du commissariat aux droits de l’homme. Et pour organiser les festivités, les intéressés doivent courir pour décrocher de maigres moyens auprès du gouvernement.



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