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17-06-2018

18:16

En attendant de mieux voir, les médecins mettent un terme à leur grève

L'Authentique - En grève depuis 45 jours, les médecins ont décidé, samedi 16 juin, de suspendre pendant deux semaines leur mouvement afin, justifient-ils, de « donner une chance à une médiation jugée sérieuse ». « Cette médiation est conduite par des personnalités publiques fiables en dehors du gouvernement et munies de garanties précises », explique-t-on.

Les médecins ont pris cette décision au cours d’une assemblée générale à huis-clos de l’Union Générale des Médecins et des spécialistes mauritaniens destinée à discuter les développements de la grève et des chances d’aboutir de la médiation engagée. S’adressant à ses collègues, lors de l’AG, le Docteur Mohamed Ould Mohamed Lemine « Dahya », président du syndicat des médecins spécialistes, avait rassuré :

« La présente médiation garantit l’engagement de satisfaire les revendications des médecins et d’arrêter la grève », soulignant que par le passé le syndicat a rejeté un certain nombre d’offres de médiations.

En effet, les grévistes ont décidé de saisir la perche tendue par la ministre de la fonction publique et de la modernisation de l’Administration, mandatée par le Chef de l’Etat. Il a salué la démarche du médiateur entre les médecins et le ministère de la Santé, affirmant qu’il était un intermédiaire de confiance.

Dahya a appelé les médecins présents à l’Assemblée générale à renouveler la confiance dans les dirigeants de la grève pour achever le processus de négociation en cours.

Concernant les craintes de mettre fin à la grève sans satisfaction des exigences des médecins, Ould Dahya a signalé qu’il était possible de revenir à la grève, après une semaine ou deux, si les engagements du médiateur n’étaient pas respectés.

Le secrétaire général de l’Association des médecins spécialistes a ajouté que le gouvernement aimerait que la grève continue, parce que cela a un impact sur la réputation des médecins, en soulignant que les médecins sont régis par l’éthique d’une profession et qu’ils doivent y prêter attention Le gouvernement utilise la manière forte pour briser la grève des médecins. Ces derniers entendaient passer à une vitesse supérieure, en réaction aux mesures de représailles.

Organisée par les deux syndicats des médecins généralistes et spécialistes, cette grève, observée à 95% sur l’étendue du territoire national, est motivée par des revendications salariales et l’amélioration des conditions de travail.

Dans une mesure de sanction, le ministère de la Santé, qui qualifie le mouvement d’illégal, a annoncé la suspension des salaires des grévistes et procédé au limogeage de plusieurs de leurs responsables qui occupaient des postes de responsabilités au sein de plusieurs établissements hospitaliers.

Réagissant à cela, les grévistes ont résilié collectivement leurs contrats avec l’hôpital militaire de Nouakchott. En dépit de cet arrêt de travail, un service minimal est assuré dans toutes les structures d’urgence du pays. Les grévistes avaient décidé de passer à la vitesse supérieure en instituant au cours de cette quinzaine, la rotation des urgences au sein des établissements hospitaliers de Nouakchott.





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