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25-06-2018

09:22

Mauritanie : quand l’Onu et la Ligue arabe contredisent les données officielles sur la pauvreté

Le Courrier du Nord - Une fois n’est pas coutume, le ministre de la Culture, porte-parole du gouvernement mauritanien, doit faire appel à tous ses pouvoirs de conviction pour démentir les chiffres sur la pauvreté sur la Mauritanie, dans le cadre d’une étude menée conjointement par l’Onu, la Ligue arabe et l’Université d’Oxford (Grande Bretagne).

Le titre de la télévision « Al Arabi » est provocateur à souhait : « la Mauritanie conserve sa première place dans le classement mondial de la pauvreté » ! Le rapport parle de 89% comme taux de pauvreté en Mauritanie, soit quasiment le triple de ce que prétend le gouvernement (31%).

Ce classement effectué sur la base du PIB par habitant s’établit comme suit : Mauritanie (1077 dollars), Yémen (3,992 dollars), Soudan (4,655 dollars), Maroc (8,097 dollars), Egypte (11,432 dollars), Tunisie (11,897 dollars), Jordan (12,398 dollars), Iraq (13,348 dollars), Algérie (14,802 dollars), Liban (18,358 dollars).

Le rapport évoque également la situation de pauvreté de certains pays dans le monde arabe : Mauritanie (89%), Soudan (73%), Yémen (69%), l’Irak (45%), le Maroc (36%), l’Egypte 27% et l’Algérie (24%).

Dans les dix pays les plus pauvres, le taux d’extrême pauvreté s’établirait à 13,4% et le pourcentage de pauvres dans est d’environ 40,6%.

Concernant la Mauritanie, le pays s’est lourdement endetté au cours de ces dix dernières années (5 milliards de dollars US) alors que les ressources tirées de la pêche, du fer, de l’or et du cuivre sont considérables.

Pour sa défense, le gouvernement évoque souvent la mise en œuvre de grands projets d’infrastructures dans le domaine des routes, de l’eau, de l’énergie et des secteurs sociaux comme la santé et l’éducation. Il évoque, entre autres, le nouvel aéroport international de Nouakchott, la connexion de tous les départements désormais reliés aux routes nationales 1, 2 et 3 et le projet « Dhar » destiné à approvisionner en eau potable les régions de l’est.

Mais d’autres « grands » projets, comme l’usine de production de sucre, la ville touristique de « Ribat el bahr », la Grande mosquée de Nouakchott ou encore les ports de Tanit (50 km au nord de Nouakchott et de Ndiago (en face de la ville sénégalaise de Saint-Louis) ressemblent fort à des éléphants blancs.

SM



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