Cridem

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22-07-2018

12:54

Aéroport Oumtounsy : la police empêche des militants de quitter le pays en confisquant leurs passeports

La police mauritanienne a empêché dimanche matin à l’aéroport international d’Oumtounsy cinq militants des droits de l’Homme de quitter le pays en confisquant leurs passeports, a appris Cridem de sources proches d’organisations des droits de l’Homme mauritaniennes.

Ces militants devaient se rendre à Genève en Suisse pour participer à la 64e session du comité contre la torture des Nations-Unies où ils étaient invités et qui doit avoir lieu du 23 au 29 Juillet.

"On n’a pas pu avoir le visa à partir d’ici (Nouakchott, NDLR). On est partis à Dakar et l’ambassade de Suisse nous a accordés le visa. On a eu les visas, on est revenus pour prendre le vol à partir d’ici. Tout était OK. Et on avait rendez-vous ce matin. Arrivés à l’aéroport, il y’a la police qui a pris nos passeports, en nous disant d’attendre, après avoir fait toutes les formalités.

Ils nous ont dit d’attendre, on a attendu. Puis, quelques minutes plus tard, un policier est revenu pour nous dire qu’ils avaient un doute sur les visas et donc qu’on a à écrire à l’ambassade de Suisse, à Dakar, pour prouver que c’est eux qui ont délivré les visas. L’avion devait décoller à 11h50. Après le départ de l’avion, ils sont revenus nous remettre nos passeports", a expliqué à Cridem Maimouna Alpha Sy, secrétaire générale du Collectif des veuves.

Outre Maimouna Alpha Sy, quatre autres militants des droits de l’Homme ont été touchés par cette mesure d’interdiction de voyager. Il s’agit d’un rescapé militaire de Jreida, de deux veuves et d’un orphelin des victimes civiles et militaires.

Le secrétaire général du FONADH a annoncé à Cridem que des "démarches seront entreprises" ce lundi 23 Juillet auprès des autorités mauritaniennes et du Consulat de Suisse à Nouakchott pour leur permettre de prendre part à la rencontre de Genève qui s’ouvre le même jour.

M. Sarr a dénoncé néanmoins cette interdiction de voyager d’autant plus qu’"ils ont leurs visas". "Non, c’est très grave ce qui se passe dans ce pays. Nos déplacements sont pratiquement limités. C’est un prétexte fallacieux de les empêcher de voyager. Comme c’est le week-end, on n’a aucun recours", a déclaré le secrétaire général du FONADH.

Ce groupe de militants des droits de l’Homme est celui qui avait été arrêté la veille de la fête de l’indépendance du 28 Novembre 2018 à Kaédi, dans le sud du pays. Ils passeront des jours à la police avant d’être libérés.

Par Babacar Baye NDIAYE

©CRIDEM / 22 juillet 2018

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