Cridem

Lancer l'impression
31-07-2018

06:29

Interview M.Moulaye Hacen Ould Jiyid, président PMRC, membre de la majorité présidentielle

Tawary - Moulaye Hacen Ould Jiyid est Ingénieur d’aviation civile de formation. Il est aussi Expert en exploitation minière. Il a occupé le poste de Chef service à la SNIM à Zouératt pendant de longues années.

Homme politique, Ould Jiyid, a été élu successivement maire puis député de Zouératt en 1986 et 1991. Il créa en 1991, le parti mauritanien pour le renouveau et la concorde (PMRC) avec un groupe de cadres politiques influents, depuis la cité minière. Depuis 2013, il préside le conseil d’administration de plusieurs sociétés d’Etat. Il parle couramment cinq langues: Arabe, Français, Anglais, Russe et Espagnol.

Tawary : Comme nombre de partis politiques, le PMRC va prendre part aux élections locales prévues, le 1er septembre prochain. Comment se prépare votre parti pour ces échéances qualifiées de « cruciales » pour la Mauritanie ?

Moulaye Hacen Jiyid : D’une part, je dirai plutôt qu’il s’agit d’élections très importantes parce que la quasi-totalité des formations politiques reconnues participent ; ce qui signifie la fin du boycott qui était jusque là, une politique pour certains. Et alors, elles ont une particularité du fait que tout parti qui ne réalise pas 1% sera rayé de la carte.

D’autre part, ces échéances sont cruciales parce qu’elles ont un cachet particulier avec les élections régionales. En ce qui concerne, les préparatifs, nous y sommes. Car nos listes municipales, régionales et législatives sont disponibles.

Pouvez-vous nous dire, à quelques jours de la clôture du dépôt des candidatures pour les législatives, dans combien de circonscriptions vous allez tenter de conquérir et quelles peuvent être vos chances ?

Le PMRC compte déposer entre huit et dix listes pour les élections législatives dans des moughataas bien ciblées. Nous avons un espoir de gagner ces élections malgré les difficultés qui se résument dans les moyens techniques, matériels et financiers pour battre campagne.

Plusieurs partis qualifiés de « petits partis » ou de « partis cartables » éprouvent des difficultés pour la confection des listes candidates, jugent le temps très court. Comment avez-vous trouvé la décision de la CENI de proroger la date de dépôt des candidatures que le ministère de l’intérieur a contestée et que la Cour Suprême a annulée ? Le PMRC serait-il favorable à un report des élections qu’APP et WIAM ont réclamé ?

Comme vous l’avez dit, il n’existe ni de petits partis, ni de partis cartables. Ces expressions n’existent pas dans la législation. Je dirai ici, que tout parti reconnu légalement a des adhérents peu ou nombreux qu’ils soient. En effet, l’expression n’est pas courtoise. Il est du rôle de la presse d’encourager les partis dans leur mission pour qu’ils deviennent grands et d’ailleurs tous les partis que nous voyons aujourd’hui drainer des masses populaires sont nés avec un petit nombre de militants.

Le temps imparti au dépôt des listes était très limité et d'ailleurs il a eu un impact négatif sur l’élaboration des listes, les formalités et le dépôt pour plusieurs partis. Mais comme la décision de l’annulation de la prorogation faite par la CENI sur les dépôts revenait au ministère de l’Intérieur et de la décentralisation, et elle a été approuvée par une institution juridique qui est la Cour Suprême, on ne pouvait que la respecter.

Je respecte la proposition faite par les partis APP et Wiam à propos du report. Mais au niveau du PMRC, elle n’est pas la meilleure étant donné qu’elle n’est pas une bonne solution, ni une bonne technique et surtout en matière d’élections. Le report est souvent source de brouilles et soubassements politiques surtout quand les électeurs sont déjà avertis.

Les partis de la majorité présidentielle ont décidé d’aller en listes communes ou uniques pour les élections régionales. Quelle place occupe le PMRC dans ces listes ?

-Le PMRC ne présente pas de listes régionales et de ce fait, n’a pas signé le pacte des coalitions avec les partis de la majorité sur les listes communes. Face à cette situation, ses militants voteront pour les listes régionales de la coalition des partis de la majorité présidentielle dont il est membre.

L’opposition qualifiée de « radicale » doute de l’ « indépendance » de la CENI, pis, elle affirme que le pouvoir ne peut pas gagner les élections sans recourir à la fraude. Votre avis sur la transparence des élections prochaines ?

-L’opposition dit radicale doute de tout ! Cette idée n’est pas nouvelle chez elle d’ailleurs, tout est floue, anormale et même manque de transparence. Pour elle tout ce que ce fait le gouvernement a un caractère frauduleux. La Ceni est une nouvelle équipe composée de personnes ressources qui viennent de différentes formations politiques (majorité et opposition). Nous pouvons dire qu’elle pourrait rencontrer des difficultés vue l’importance de la participation du plus grand nombre de partis politiques et de bulletins de vote aux prochaines élections. Donc, le traitement des résultats de six scrutins demande une prudence particulière depuis les bureaux de vote jusqu’au niveau de la commission centrale de la Céni.

Pour éviter la fraude quelque soit son importance, il est capital de veiller sur le choix des présidents de bureaux de vote, d’écarter totalement les notables, les hommes d’affaires et les présidents de partis politiques, le jour du scrutin, des bureaux de vote. Ces derniers tenteront d’influencer les responsables de bureaux de vote et c’est là, une fraude déguisée.

La fraude c’est faire voter une personne à la place d’une autre, faire le favoritisme, manipuler les résultats, empêcher électeur en situation régulière d’accomplir son droit de vote….Et c’est des cas que les présidents de bureaux de vote doivent éviter. Donc, leur choix doit être fait dans la plus grande transparence et de façon consensuelle.

Quelle évaluation vous faites de l’état des inscriptions sur la liste électorale ?

Nous n’avons pas encore fait une évaluation des inscriptions sur les listes électorales. Sachez qu’au niveau du PMRC, un communiqué a été rendu public pour que toutes les représentations régionales du parti mobilisent les citoyens pour qu’ils aillent s’inscrire. Des moyens de transport ont été mobilisés pour ceux qui se trouvent dans des zones éloignées des centres d’inscription. Le parti a constitué des commissions de sensibilisation qui font "porte à porte" pour expliquer aux gens l’importance de ce RAVEL.

Insistant sur l’importance le vote, les candidats font campagne de s’inscrire, sensibiliser et à propos du taux et des chiffres aucune idée. Nous espérons qu’il y aura un grand nombre, le jour du scrutin, étant donné qu'il est prévu en période hivernale.

Propos recueillis par A.SIDI


Les articles, commentaires et propos sont la propriété de leur(s) auteur(s) et n'engagent que leur avis, opinion et responsabilité


 


Toute reprise d'article ou extrait d'article devra inclure une référence www.cridem.org