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31-07-2018

09:20

Mauritanie: une manifestation de manutentionnaires dispersée violemment

Le360 - En grève depuis le weekend dernier, pour des revendications relatives à la hausse de la rémunération de leurs prestations, les dockers ont leur entamé une marche à partir des installations du port, avec la ferme résolution de rallier le centre-ville situé à quelques kilomètres de là.

Mais ils ont été violemment dispersés par les forces de l’ordre fortement déployées au niveau des quartiers PK. Ces incidents ont été à l’origine de la réaction de la Centrale libre des travailleurs de Mauritanie (CLTM), qui déplore un usage disproportionné de la force à l’encontre de dockers grévistes réclamant leurs droits fondamentaux».

Par ailleurs, les camarades de Samory Ould Bey dénoncent «une immixtion manifeste» des autorités dans l’objectif d'amener les travailleurs à renoncer à «leurs droits légitimes».

La CLTM assimile cette attitude à «un mépris dangereux vis-à-vis de la paix sociale, en dépit de ses invitations répétées au respect des dispositions légales régissant la main-d’œuvre au niveau du port. Une situation qui traduit le manque de discernement et l’absence d’ouverture au dialogue du patronat et de l’administration du travail».

La Centrale syndicale critique également «la décision unilatérale du gouvernement de dissoudre le Bureau de la main-d’œuvre portuaire (BEMOP), démarche qui devait être précédée de négociations avec les organisations syndicales pour la préservation des droits des travailleurs, vu la complexité de l’opération et l’effectif considérable des dockers, tant à Nouakchott qu’à Nouadhibou. Une nouvelle situation source de vive inquiétude pour les travailleurs au sujet de la préservation de leurs droits».

Dans ces conditions, la CLTM estime qu’après la dissolution de la BEMOP, l’accord entre l’ancien et le nouvel employeur de la main-d’œuvre portuaire «doit respecter les droits acquis des travailleurs, notamment le salaire de base, l’ancienneté qui détermine les indemnités de licenciement et de départ à la retraite pour ceux qui ont atteint la limite d’âge».

La déclaration de la centrale syndicale signale qu’à la suite d’un traitement juridico-administratif, 567 dockers occasionnels ont été licenciés, 643 dockers ont été jugés inaptes, et 300 atteints par la limite d’âge devraient faire valoir leurs droits à bénéficier d’une pension de retraite.

Mais les dockers restant employés après cette opération d’assainissement «sont livrés à un sous-traitant et exploités comme de la marchandise». Les dockers du port de Nouakchott sont plongés dans un cycle marqué par une répétition de mouvements de grève depuis plus d’une année. Ils reprochent au patronat le non-respect de certains engagements relatifs à de vieilles revendications parmi lesquelles la «sortie de conteneurs en ville».

Par notre correspondant à Nouakchott
Cheikh Sidya




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