Cridem

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18-08-2018

10:35

L’ombre d’un troisième mandat

Les Mauritanies - Il suffit de faire un grand tour et puis un autre tour pour sentir que l’ombre du Président Aziz plane partout à Nouakchott sur cette campagne pour les élections municipales, législatives et régionales.

Sur les 100 partis politiques retenus par la commission chargée de l’organisation de ces élections, 90 ne croient qu’au Président Aziz en tant qu’homme fort capable de diriger encore et pendant plusieurs autres années le pays des millions de poètes.

Les 10 partis restants dispersés entre quelques fondamentalistes négro-mauritaniens qui manquent encore de leader, d’autres extrémistes profondément nostalgiques de l’ère du dictateur Taya, patinent sur la boue électorale d’où leurs déséquilibres politiques continus.

Lors d’un tour, nous avons rencontré l’homme qui avait juré qu’il se suiciderait si le Président Aziz ne se représentait pas en 2019. Nous avons croisé le fanatique qui a investi plus de 5 millions d’Ouguiya sur des banderoles « Aziz 3 » accrochés de la route principale de l’aéroport à la nouvelle place de l’indépendance qui fait face de la présidence et à l’ancien Sénat.

Nous avons ensuite rencontré des vieillards, des jeunes et surtout des bandes de femmes de la nouvelle génération politique ne respirant que par l’oxygène venant, disent-ils, du Président des pauvres.

Le dernier que nous avons rencontré est un cadre supérieur, ingénieur de génie civil qui porte un T-shirt au slogan « Bâtir et bâtir encore ». Pour ce cadre, les réalisations du Président Aziz en termes d’infrastructures, d’assainissements, de centrales énergétiques et de performances économiques, dépassent celles de tous ceux qui ont dirigé la Mauritanie de l’indépendance jusqu’en 2009.

Il déclare qu’Ould Abdel Aziz doit rester même si la constitution lui prive ce droit de troisième mandat. Les élections en cours risquent de créer de véritables surprises au sein du parti au pouvoir comme celles survenues lors du referendum au Sénat cette année.

Le Mauritanien qu’il soit dirigeant ou dirigé, doit accepter l’alternance politique. Il doit surtout comprendre que le monde a changé depuis les vents des printemps arabes.

Le militant politique Mauritanien doit surtout comprendre qu’on bon Président ne doit pas avoir le complexe de céder le pouvoir à d’autres qui, pourront continuer ses grandes œuvres.

Aziz a déclaré qu’il quittera le pouvoir en 2019 et donc ni le suicide de l’homme du Nord encore moins les banderoles de notre compatriote fanatique ne l’empêcheront. Il mènera une vie paisible quelque part dans ce grand pays et surtout il n’aura aucune influence sur le nouveau locataire du palais gris. C’est réellement ce que le peuple espère.

Dia El Haj Ibrahima



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