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Arabie Saoudite : Macron "ne voit pas le rapport" entre les ventes d’armes et l’affaire Khashoggi
Sud-Ouest - Le président français Emmanuel Macron a estimé vendredi que "c’est pure démagogie que de dire d’arrêter les ventes d’armes" à Riyad suite à l’assassinat du journaliste Jamal Khashoggi.
Les ventes d’armes n’ont "rien à voir avec Jamal Khashoggi, il ne faut pas tout confondre", s’est-il écrié lors d’une conférence de presse à Bratislava.
"Je suis très admiratif envers ceux qui, avant de savoir, disent 'on ne vendra plus d’armes’ ! Ils en vendent déjà parfois plus que la France à travers les joint-ventures qu’ils ont !" a lancé le président français, alors que l’Allemagne a appelé les Européens à cesser leurs ventes d’armes à Riyad.
"Et quel est le rapport entre les ventes d’armes et Jamal Khashoggi ? Je comprends le lien avec le Yemen mais il n’y en a aucun avec Jamal Khashoggi ! Si on veut prendre des sanctions, il faut en prendre dans tous les domaines ! Il faut dans ce cas arrêter de vendre des véhicules", a poursuivi avec agacement Emmanuel Macron, interrogé par la presse. "Ou prendre des sanctions individuelles" contre les responsables, a-t-il jugé.
Un des principaux clients de la France
"J’attends que les faits soient établis clairement et surtout les responsables et les commanditaires, pour en tirer les conséquences et les sanctions", qui doivent être "claires, cohérentes" "dans tous les domaines" et "avec une réponse européenne". "Et il faut qu’elles aient un lien" avec cet assassinat, qu’il "condamne avec fermeté".
L’Arabie Saoudite est l’un des principaux clients de la France en matière d’armement. La France a ainsi livré pour 1,38 milliard d’euros d’armement à Riyad l’an dernier, sur un total de 6,7 milliards, faisant de l’Arabie Saoudite le deuxième plus gros client de la France dans ce secteur l’an dernier après l’Egypte.
En 2017, les exportations commerciales (hors militaire) vers l’Arabie saoudite ont atteint 4,51 milliards d’euros, soit une hausse de 8,8% sur un an. En 2016 (derniers chiffres disponibles), la France était le 8e fournisseur de l’Arabie saoudite, derrière les Etats-Unis, la Chine ou l’Allemagne.
Par SudOuest.fr avec AFP.