Cridem

Lancer l'impression
01-11-2018

13:51

Formation du gouvernement : 3 départements de la vallée zappés par Ould Béchir !

Le Calame - Le nouveau premier des ministres a rendu public son premier gouvernement. Le moins que l’on puisse dire c’est que ceux qui espéraient voir un changement ou du moins l’amorce de celui-ci, après des élections municipales, régionales et législatives sont déçus.

Le président d’un parti membre de la majorité présidentielle visiblement dépité, déclare qu’on a assisté à un non événement, ce n’est d’ailleurs pas un gouvernement, souligne-t-il. Ould Abdel Aziz a choisi, semble-t-il, la continuité pour ne pas dire du surplace. Ould Béchir n’a pas eu à cogiter ou à s’arracher les cheveux pour reconduire l’écrasante majorité du gouvernement sortant.

Ce n’est pas bon signe pour un débutant, même si certains avancent que c’est un gouvernement de transition vers la prochaine présidentielle. La question que l’on se pose aujourd’hui c’est de savoir comment une équipe, la plus décriée de la République pourra-t-elle préparer, dans la sérénité, la prochaine présidentielle?

Mais l’autre question que l’on est en droit de se poser c’est sur quels critères ou représentativité sont désignés les membres du gouvernement. Et pour cause : le département de Tintane compte pas moins de 4 ministre dont le premier d’entre eux, tandis que les 3 départements de la vallée, M’Bagne, Bababé et Boghé ne comptent aucun ministre. Du jamais vu, renseigne un acteur politique de cette partie du pays qui se retrouve ainsi marginalisée.

Pourtant les acteurs politiques de l’UPR n’ont pas lésiné sur leurs maigres moyens pour embrigader les citoyens dans les rangs de ce parti et pour les faire voter lors des dernières élections. Que n’ont-ils pas fait pour voir Bâ Coumba et Diallo Mamadou Bathia poussés dehors ?

Un cadre de la vallée se demande si le président de la République est entouré aujourd’hui de bons conseillers, de gens qui connaissent bien le pays et les risques que pèse sur celui-ci, la montée du communautarisme.

Comment peut-on zapper toute cette partie du pays, s’interroge un jeune cadre de la zone qui attend, depuis longtemps, une promotion. La récente sortie de l’idéologue du pionnier du Baath mauritanien, Ould Breideli sonne en effet comme une alerte devant interpeler les plus hautes autorités du pays.

Il faut rappeler dans le même ordre d’idées, que la composition du gouvernement I du premier ministre Ould Béchir est venue accentuer ce malaise, ce qui a poussé le Pr. Lô Gouurmo, vice-président de l’UFP à sortir de ses gonds. Dans ce qui ressemble fort à un réquisitoire, intitulé « un régime discrimination ethnique sans fard », Gourmo Abdoul n’est pas allé de main morte : « Pour la première fois dans l’histoire du pays, le régime politique est ouvertement discriminatoire, exclusivement mono ethnique et quasi monochromatique».

Et d’expliciter : « L’ensemble des institutions politiques, et administratives centrales du pays, est dirigé par des citoyens choisis non seulement dans une seule communauté mais aussi dans un sous ensemble de cette communauté.» Sortis de la bouche d’un Kadihine, ces propos sonnent, comme ceux de Breideleil comme une alerte !



Les articles, commentaires et propos sont la propriété de leur(s) auteur(s) et n'engagent que leur avis, opinion et responsabilité


 


Toute reprise d'article ou extrait d'article devra inclure une référence www.cridem.org