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08-11-2018

16:45

Des réalités qu’il faut connaître à propos de la société indienne bénéficiaire de « l’accord avec le PANPA »

Sahara Medias - Une grande controverse a circulé ces derniers jours autour de la société indienne qui vient de signer un accord avec le port autonome de Nouakchott, dit port de l’amitié, pour une extension du port et la création d’un terminal de conteneurs dont elle aura la gestion pendant trente ans.

Cet accord qui n’avait pas été annoncé par le gouvernement mauritanien, bien qu’il ait été signé par 7 ministres, a été largement critiqué puisque touchant une institution névralgique comme le port de la capitale.

Le ministre mauritanien de l’économie et des finances, qui fait partie des ministres ayant signé sur l’accord, est sorti de son silence, pas officiellement, mais sur sa page facebook pour défendre cet accord, pour démentir les informations ayant circulé autour de cette question.

Le ministre, lors de son tweet a révélé le nom de cette société indienne, OLAM, qui a son siège à Singapour.

Il y a cependant certaines informations que les mauritaniens se doivent de connaître à propos de cette société indienne, qui vient de bénéficier de cet important accord.

Cette société s’est constituée en 1989 au Nigéria avec un capital de 100.000 dollars avec pour objectif l’exportation du cajou vers les marchés indiens.

Cette société a connu une importante expansion spécialisée dans le domaine agricole.

La société, sur son site électronique, se définit comme « agricole » spécialisée dans la les produits alimentaires comme les amandes, le café et le caoutchouc. Cette société compte des succursales dans 65 pays avec un chiffre d’affaires de 19,42 milliards de dollars.

Elle exporte les produits alimentaires, les semences et les matières premières à plus de 22 milles clients dans le monde et emploie 72.000 personnes.

La société précise qu’elle entretient des relations avec plus de 4,7 millions d’agriculteurs dans le monde.

La société indienne travaille dans 25 pays africains dont le Burkina Faso, le Sénégal et la Côte d’Ivoire, mais elle est surtout très présente au Gabon où elle est le deuxième plus grand employeur du pays après l’état gabonais.

En 2016 la société indienne a bénéficié d’un projet pour la construction d’un nouveau port au Gabon en vertu d’un accord de partenariat entre le public et le privé, la première expérience dans le domaine des travaux publics.

Des observateurs ont expliqué cette initiative par la volonté de cette société d’assurer l’exportation et l’importation de ses produits agricoles.

La société avait réalisé le port en question en un temps record, soit 18 mois seulement pour un coût global de 300 millions de dollars, un « miracle » avait dit à l’époque le chef de l’état gabonais.

Une grande surprise attendait la société indienne alors qu’elle achevait la construction du port.

La gestion de celui-ci avait été confiée à la société française Bolloré, ouvrant ainsi la voie à une procédure judiciaire qui donnera finalement raison à la société française.

Le port construit par la société indienne est le troisième plus important port dans le pays.

Il est situé aux côtés de la capitale, Libreville et avait été concerné par la décision de privatisation imposée au pays par la banque mondiale.

Depuis l’expérience du port gabonais, la société n’a plus investi dans ce domaine, avant la signature de cet accord pour une extension du port de Nouakchott, une convention dont une grande partie des détails demeurent encore inconnus.

L’absence d’une quelconque activité agricole de cette société en Mauritanie, elle qui ne s’est pas investie dans la construction ou la gestion des ports, est à l’origine de plusieurs interrogations à propos de l’accord conclu avec le gouvernement mauritanien.



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