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11-11-2018

23:00

OMVS : la success-story d’une intégration

Le Courrier du Nord - 1972. C’est le point de départ de l’Organisation pour la mise en valeur du fleuve Sénégal (OMVS). Quarante-six ans dans la vie d’une personne c’est l’âge de la maturité. Qu’en est-il dans l’évolution d’une société ou d’une organisation ?

Tout le monde s’accorde à dire aujourd’hui que l’OMVS offre le modèle – presque – parfait de l’intégration sous-régionale. Est-ce dû à la loi des nombres qui fait que l’entente est plus facile entre quatre (Guinée, Mali, Mauritanie, Sénégal) qu’entre 15 (CEDEAO) ou 54 (UA). Pas forcément, parce que l’Union du Maghreb Arabe (UMA), composée seulement de cinq pays (Algérie, Libye, Maroc, Mauritanie, Tunisie) n’a pas dépassé le stade de la conception, d’un Idéal. Depuis 1989 !

Ce qui fait le succès de l’OMVS c’est en réalité que les trois pays qui l’ont fondé, en 1972, rejoints en 2006 par la Guinée, ont compris que le Fleuve Sénégal, en tant que source de vie, est le socle d’une communauté de destin fondée sur l’histoire, la géographie et la culture, plus que sur les considérations d’ordre politique. C’est une œuvre au service, d’abord et surtout, des peuples.

Tous les responsables qui ont présidé aux destinées de l’OMVS, du premier haut commissaire à l’actuel, le Malien, Hamed Diane Semega, ont mis un point d’honneur à servir ces objectifs communs, en se considérant non pas comme Maliens, Guinéens, Mauritaniens ou Sénégalais, mais comme de bons soldats de l’intégration. Et on peut dire qu’ils ont réussi cet ambitieux pari puisque les résultats sont salués aussi bien par les gouvernements que par les populations et les bailleurs.

L’objectif fondateur de l’OMVS : « maitriser la disponibilité de l’eau et rechercher les moyens d’une exploitation rationnelle et coordonnée des ressources du bassin » du fleuve Sénégal a été dérivé pour produire d’autres ambitions de développement économique et social, en termes de fourniture d’énergie, d’approvisionnement en eau et de navigabilité.

L’actuel haut-commissaire, secondé par son adjoint, le mauritanien Brahim Lebatt Ould Hmeyada, ancien sénateur de Maghta-Lahjar, s’attèle à mettre en œuvre ce qu’on pourrait qualifier de projets de « seconde génération », ceux qui permettraient à l’OMVS, à moyen terme, de pouvoir passer à l’ambitieux programme d’autosuffisance alimentaire par le biais de l’irrigation.

C’est, dans les faits, un retour sur les premiers objectifs de l’OMVS, à savoir : « mettre en œuvre un programme de gestion intégrée et concertée des ressources en eau et des écosystèmes pour un développement durable du bassin. »
Sid’Mhamed Ould Mhaymed



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