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17-11-2018

05:00

Réaction de la CLTM à l'exclusion de la Mauritanie de l’AGOA: «Nous sommes demandeurs, nous ne nous cachons pas», dixit Ould Beye

Le Calame - La confédération libre des travailleurs de Mauritanie (CLTM) vient de faire connaître sa réaction à l’exclusion par le Etats-Unis de la Mauritanie de la liste des pays bénéficiaires de l’accord de l’AGOA. Pour la CLTM, cette décision ne constitue pas une surprise, au contraire, le gouvernement devrait s’y attendre.

Pour le secrétaire général de cette centrale syndicale, l’une des plus importants du pays, du point de vue nombre d’adhérents, Samory Ould Beye, la décision des Etats Unis privant la Mauritanie des avantages qu’offre l’AGOA à certains dont la Mauritanie n’est pas une surprise, c’est la conséquence logique de la politique pratiquée par le système politique en place.

« Un gouvernement qui bafoue les droits de l’homme, pratique l’esclavage éhonté, pratique la politique d’exclusion de la majorité de la population des droits politiques, économique et sociaux, foule au pied ses engagements vis-à vis de la communauté internationale, ne peut prétendre aux avantages qu’offrent les USA, un pays chantre de la démocratie et du respect des droits de l’homme, à travers l’AGOA », indique Samory Ould Beye.

Et le syndicaliste d’indiquer que cette décision est le résultat d’un important lobbying que nous avons engagé, depuis deux ans auprès du gouvernement des USA, en collaboration avec nos partenaires de la Confédération syndicale internationale (CSI) pour justement attirer l’attention de l’Amérique sur le non respect par la Mauritanie des droits de l’homme et des droits des travailleurs ; nous sommes donc demandeurs de ces sanctions, nous ne nous cachons pas.»

Enfin, Ould Beye conclut : « si demain la Mauritanie respecte ses engagements nationaux et vis-à-vis de la communauté internationale, nous serons les premiers à nous réjouir et à intercéder auprès des USA pour que cette suspension soit levée ; mais, une fois encore, il faut que notre pays apprenne à respecter les droits de l’homme, en finisse avec l’esclavage, l’exclusion et la marginalisation des populations noires de ce pays, je veux parler des Harratines et des Négro-africains, toute chose qui peut créer l’instabilité et l’insécurité dans le pays.»

Extrait synthèse du rapport pour l’examen des politiques commerciale de Mauritanie par l’OMC (29 et 30 juin 18, Genève)

Dans cet extrait rappelé par Ould Beye, il est mentionné que la Mauritanie n’a pas réalisé de progrès dans l’établissement des droits des travailleurs internationalement reconnus, contrairement à l’engagement pris à la Conférence de Doha et les déclarations de Singapour (1996)…

Et d’ajouter : elle n’a pas aussi réussi à prendre des mesures contre le travail forcé, à faire appliquer sa législation interdisant la pratique de l’esclavage héréditaire et ne respecte pas le droit à la liberté syndicale… Le rapport avait enfin demandé qu’au cours de l’examen des politiques commerciales que la Mauritanie soit invitée à harmoniser sa législation et ses pratiques avec ses obligations internationales.



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