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Appel de Niamey, République du Niger sur la persistance de l'esclavage dans les Etats du Sahel
IRA-Mauritanie - Nous, organisations de la société civile des pays du G5/Sahel
esclavagisme (Mali, Tchad, Mauritanie, Burkina Faso et Niger) et de la
République de l’Ile Maurice ayant participé au colloque international sur
« Esclavage dans l’espace Sahélo Saharien : Mutations,
Persistances et Perspectives » tenu du 18 au 20 décembre 2018 à
l’Institut des Recherches en Sciences Humaines (IRSH) de l’université
Abdou Moumouni de Niamey ;
conscients de la gravité et de la persistance de l’esclavage dans les
pays du G5/Sahel et de l’Ile Maurice avec pour conséquence le non respect
des droits humains en général et en particulier la lutte contre
l’esclavage ;
au moment où le monde entier a les yeux tournés vers le Sahel, vivier et
domaine d'actions des groupes de l'extrémisme violent, constituant ainsi
une menace pour la sécurité mondiale, nous attirons l’attention des
gouvernements et acteurs civils et politiques du Sahel, de la
Communauté Economique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO),
de l'Union Africaine (UA), de l’Union Européenne (UE), de l'Organisation
des Nations Unies (ONU) ainsi que de manière individuelle les pays
membres du Conseil de sécurité de l'Organisation des Nations Unies
(ONU), sur la nécessité d'une prise de conscience et d'actions rapides
d'envergure régionale et internationale contre l'esclavage au Sahel.
Le Sahel est l'une des régions au monde qui a la spécificité de connaître
encore de nos jours l'esclavage et pratiques analogues, maintenant dans
l'esclavage des millions d’êtres humains avec les mêmes instruments
idéologiques qui conduisent à l'extrémisme violent.
Nous demandons :
- A la Communauté Economique des Etats de l’Afrique de l’Ouest,
l’Union Africaine, l’Union Européenne et les Nations Unies de
suspendre tout financement, et toute coopération diplomatique
avec la Mauritanie et de demander la libération immédiate et sans
condition des militants anti-esclavagistes emprisonnés
arbitrairement à savoir Biram Dah Abeid et Abdallahi Houssein
Messaoud. Cette énième arrestation dont le motif et d’empêcher
Biram de se présenter à l’élection présidentielle 2019 mais aussi
de déstabiliser et freiner l’élan des militants anti-esclavagistes.
- Aux Gouvernements du Mali et du Burkina Faso d’adopter une loi
criminalisant l’esclavage à l’instar des autres pays membres
G5/Sahel.
- Aux Gouvernements de la République du Niger et de la
République de Tchad d’appliquer effectivement la loi portant lutte
contre l’esclavage et la prise en charge des victimes des pratiques
esclavages.
- Au Gouvernement de la République de l’Ile Maurice de mettre fin
immédiatement à toute discrimination raciale qui persiste encore
dans le pays.
Fait à Niamey le 20 décembre 2018
Ont signé :
Pour le Mali
TEMEDT
Pour la Mauritanie
IRA
Pour le Tchad
ARED
Pour le Burkina Faso
FESTICHAMS
Pour l’Ile Maurice
NRJ KREOL/GRAN LEKOL FILOZOFI
Pour le Niger
TIMIDRIA