Cridem

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16-01-2019

11:12

Le jeu n’en valant plus la chandelle, Aziz ouvre la porte de la succession…

Le Rénovateur Quotidien - La longue polémique qui a alimenté toutes sortes de commentaires sur le départ ou non du président du pouvoir semble désormais close.

Même au sein de l’assemblée nationale les becs des oiseaux de mauvais augures vont ravaler leur bave et aller gazouiller ailleurs après une campagne foirée. Le président qui avait laissé faire ces apparatchiks maladroits d’un système en phase de morbidité accélérée, s’est vite ravisé que ses gloutons du pouvoir filent du mauvais coton.

Ayant peut- être compris que le jeu n’en vaut plus la peine et ce qu’il gagnerait en quittant un fauteuil sur lequel il s’obstinait à s’agripper vaudra plus que ce qu’il y perdrait, il a décidé de mettre le verrou sur cette porte du troisième mandat ouvrant ainsi la voie à une succession à la tête de l’exécutif.

Une décision salvatrice à quelques mois de l’élection présidentielle. L’opinion publique a poussé un ouf de soulagement, la classe politique dans sa majorité s’en est réjouie et la société civile réconfortée par le dénouement de ce long feuilleton sur lequel était suspendue la vie de toute une Nation. Après le communiqué officiel rendu public par la présidence, les choses sérieuses pourraient ainsi commencer.

L’heure est à la recomposition d’un paysage politique meurtri par de longues épreuves de déchirement politique, marquées par des élections contestées, des dialogues de sourds, des rejets dos à dos des responsabilités sur l’ébranlement de l’unité nationale. Tous les projets et décisions de règlements des passifs, au lieu d’apaiser la situation n’ont fait qu’ouvrir la boite de pandore, pour nourrir les contestations, mettant le pouvoir au dos du mur. La Mauritanie n’a jamais fait face à des questions aussi sensibles et dangereuses que le passif humanitaire, l’esclavage, la mauvaise gestion du foncier etc.

Mais les occasions pour trouver des solutions consensuelles ont été ratées à cause des thuriféraires du système qui s’opposaient à un traitement équitable de ces dossiers. Pris en otage par sa majorité qui l’adulait par de faux sentiments, et qui le dressait cruellement contre des opposants et activistes des droits de l’homme, le président multipliait les adversités et les maladresses sans accepter de faire machine-arrière pour rectifier les erreurs.

Ses rapports avec les personnalités de l’opposition radicale n’ont jamais été aussi piètres qu’avec les pouvoirs passés. Les sentiments de frustrations et de replis identitaires ont produit toutes sortes de discours et revendications sociales qui tombaient dans des oreilles sourdes. La réponse la plus « parfaite » à la forte demande sociale est de vanter superbement les bilans du pouvoir. Les réformes issues des journées de concertation avec la bénédiction de l’opposition dialoguiste loin de calmer le jeu et ouvrir des passerelles à un dialogue inclusif avec toutes les forces politiques, ont poussé à l’excès à des modifications dans la loi fondamentale qui ont touché à des symboles comme le drapeau, la monnaie, l’hymne nationale.

La dissolution du sénat a tenu pendant de longs mois en haleine le pays. Les séries d’emprisonnement de Biram, le feuilleton Bouamattou, et tant d’autres faits générateurs de crise font partie de ce panorama politique qui aura marqué la décennie d’un pouvoir incarné par un homme qui a su imposer son autorité sur le pays et son influence étrangère notamment la question sécuritaire alors qu’il laisse derrière lui des dossiers brûlants que son futur successeur doit assumer ou attaquer.

Place maintenant à la désignation d’un dauphin qui aura sans doute des adversaires de taille issus d’alliances qui se préciseront les jours à venir. Nous reviendrons sur les scénarios en vue à l’orée d’une alternance démocratique décisive pour un pays aussi fragile…

CTD



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