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Union Mauritanienne du tir à la cible traditionnelle (UMTCT): abus de pouvoir et gestion catastrophique
Sidi Ahmed Abdy - Nous sommes un groupe d'équipes de tir qui boycottent depuis plusieurs mois les activités de l'association du tir à la cible traditionnelle.
Notre devoir d’objectivité et notre souci d’œuvrer pour l’intérêt commun nous obligent à user de notre plume pour renseigner sur une situation plus que préoccupante et relative à l’Union mauritanienne de tir à la cible traditionnelle (UMTCT).
1. Représentativité ?
Le tir à la cible est classé parmi les sports traditionnels faisant partie intégrante du patrimoine culturel de la Mauritanie. Sa pratique est organisée par une association officiellement reconnue. Il s’agit en l’occurrence de l’Union mauritanienne de tir à la cible traditionnelle. Son bureau exécutif actuel émane d’une élection à laquelle ont participé 13 équipes seulement, marginalisant ainsi plus de 100 équipes.
En conséquence, le défaut de prise en compte de ces équipes peut raisonnablement poser le problème de la représentativité et de la légitimité de ce bureau qui dans ces conditions ne peut pas parler au nom de l’ensemble des personnes affiliées à cette pratique sportive. D’où la nécessité d’introduire dans le statut et le règlement intérieur une disposition prenant en considération cette donne.
2. Autoritarisme excessif
Le bureau de ladite structure est dirigé par un président autoritaire comme l’illustrent les nombreux exemples dont on va faire état.
Ainsi, lors du festival des villes anciennes tenu en cette année 2018 à Oualata, seules 10 équipes de tir à la cible ont participé à la compétition. Mais, en toute connaissance de cause et devant le Chef de l’Etat, le président de l’Union mauritanienne de tir à la cible traditionnelle a proféré une contrevérité en affirmant haut et fort la participation d’une trentaine d’équipes. C’est dans ce contexte qu’il a aussi piqué une grosse colère contre les non-participants en interdisant les entraînements non autorisés par lui-même, et ce au mépris de la réglementation en vigueur dont la teneur est précisée dans le récépissé qui tient lieu d’autorisation de la pratique de l’activité susmentionnée et à laquelle les entraînements sont nécessaires et indispensables.
Une autre manifestation d’autoritarisme a encore eu pour cadre Oualata où le même dirigeant a interdit à la mascotte d’assister à toutes les épreuves de la compétition suite à un incident l’ayant opposé à une personne extérieure à l’Union. Il s’agit là d’un despotisme d’un autre temps faisant malheureusement fi de la symbolique liée à la mascotte.
3. Une gestion opaque et dangereuse
La gestion de cette structure sportive se caractérise par un manque total de transparence dans la mesure où aucun compte n’est rendu relativement aux démarches effectuées auprès des sponsors, ni sur les demandes de financement et encore moins sur les interventions auprès de l’Etat pour obtenir la subvention allouée, encore que celle-ci soit irrégulièrement versée.
Nous avons également pointé avec regret l’alimentation du marché noir par la vente des cartouches. Ce qui représente un danger public pour le pays dont la bonne réputation en matière de stabilité et de sécurité force le respect et rassure les investisseurs étrangers. Les malversations sur les cartouches ne se limitent pas à cela, l’Etat cède les cartouches à 115 MRO l’unité alors que la structure les revend à 300 MRO l’unité. L’appât du gain touche aussi les frais de participation aux tournois du fait de leur doublement. Cet argent produit par la gestion patrimoniale de la structure enrichit son président et le groupuscule, pour ne pas dire la clientèle, qui gravite autour de lui.
A signaler aussi que le championnat inter-régional organisé par l’Union n’est inclusif et encore moins représentatif de toute la Mauritanie fière de son unité dans sa diversité. Ce championnat exclut des wilayas alors que le sport doit être un creuset du vivre-ensemble, un facteur de convivialité et un levier de l’unité nationale. Cette pratique régionaliste disqualifie ses initiateurs. La Mauritanie n’a pas besoin de cela.
Toutes les interventions critiques des personnes motivées par le bon fonctionnement de la structure sont suivies de menaces à base de trafic d’influence dans lequel on utilise comme épouvantail la proximité avec des généraux ou d’autres personnes influentes pour dissuader les opinions contraires.
Il est donc grand temps d’envisager une mission de salut public pour venir au secours de cette institution gangrénée par l’autoritarisme, l’instabilité décisionnelle, le primat de l’intérêt particulier sur l’intérêt général. Un comité ad-hoc s’impose d’urgence pour contrôler les comptes et venir au chevet de cette institution malade.
Le groupe boycott.