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22-01-2019

14:47

Mauritanie: l’agenda caché de l’opposition

Les Mauritanies - Les 11 partis de l’opposition qui se sont engagés récemment à présenter une candidature unique font foncièrement le jeu du pouvoir.

En effet, il ne s’agit ni plus ni moins pour ces leaders historiques ne pouvant plus se présenter d’eux mêmes (limite d’âge oblige) que de barrer la route à la génération de candidats déclarés (Birame Ould Abeid) ou pouvant l’être (Kadiata Malick Diallo). A défaut d’un changement de la constitution qui leur aurait ouvert un boulevard, Ahmed Ould Daddah et Mohamed Ould Maouloud brandissent ce qu’ils n’ont jamais pu faire par le passé: une candidature unique.

Or, celle-ci, puisqu’elle ne comporte aucun engagement politique au delà du pouvoir convoité, viendra retarder l’avènement d’une Mauritanie nouvelle et, au finish, faciliter la reconduction de l’Union pour la république (UPR) au pouvoir.

En effet, opine un observateur habitué des nuits politiques nouakchottoises, la meilleure manière pour cette alliance d’exister aurait été d’inciter une candidature neuve et légitime.

Or, de tous ceux qui ont pris part à la coalition des 11, aucune personnalité n’est identifiée comme militant pour le changement, la lutte contre l’esclavage et la discrimination raciale, deux axes sur lesquels repose l’unité nationale.

A défaut d’un Birame Dah Ould Abeid, candidat du décrié tandem Sawab-RAG, membre de la coalition des 11 mais que d’aucuns, au sein de la coalition, ne souhaitent pas accompagner pour diverses raisons, l’on pourrait rêver d’un soutien à “la meilleure d’entre nous”, claironne notre observateur.

“Mais pour arriver à faire accepter un ralliement derrière Kadiata Malick Diallo, meilleure députée lors de l’avant dernière législature, il faudrait que le progressisme originel des Kadihine reprenne le pas sur l’arabisme décomplexé qui constitue l’alpha et l’oméga du RFD-UFP-UPR”.

En clair, l’agenda des 11 milite pour une sorte de statu quo où tout le monde d’en haut est gagnant: l’opposition conventionnelle rêve d’un gouvernement d’union nationale et le pouvoir, plus à l’aise avec cette opposition-là, conservera ses positions sans coup férir, l’illusoire grâce de la nouveauté en sus. La Mauritanie est entrain, déjà, de rater une alternance historique.



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