Cridem

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16-02-2019

07:12

Faits divers… Faits divers… Faits divers…

Le Calame - Les évadés du palais

Mercredi 06 Février n’était pas un jour comme tous les autres, au palais de Justice de la wilaya Nord de Nouakchott. Il s’y tenait audience des assises de la Cour criminelle. Des voitures de la Garde nationale avaient amené, vers quatorze heures, une dizaine de prisonniers de droit commun dont des récidivistes connus, notamment le fameux Omar Dibaro, fils du tout aussi fameux Amadou « Boudebous ».

L’audience s’achève aux environs de dix-sept heures. Tandis que les membres de la Cours se retirent pour délibérer, les prisonniers restent sous la garde de trois policiers fatigués et affamés, alors qu’une foule de curieux et de parents des accusés papote sur place, en l’attente du verdict. Ce dernier tombe au crépuscule.

Des peines lourdes, accueillies par des cris de colère. C’est au moment où les jurés se retirent que la pagaille s’instaure. Les policiers sont rapidement débordés et… cinq condamnés prennent le large : Omar Dibaro Ould « Boudebous » et trois autres dont un mineur qui fait partie des violeurs et tueurs de la jeune Zeynabou, en 2014, tous condamnés pour agressions, viols, meurtres et vols à main armée.

La même nuit, Ould « Boudebous » est « récupéré » à Dar Naïm, alors qu’il venait tout juste de rentrer chez lui. Le lendemain vers vingt-deux heures, des agents du commissariat de police Tevragh Zeina 3 arrêtent un autre fugitif, aussitôt reconduit en prison. Les trois autres évadés sont encore dans la nature, malgré les intenses recherches effectués par les autorités.

Rappelons qu’une autre évasion, plus spectaculaire, avait eu lieu à l’ancien palais de Justice de Nouakchott. Sidi Ould Sidna, un des salafistes accusés de la tuerie des touristes français, près d’Aleg en 2008, avait pu prendre la poudre d’escampette, alors qu’il avait la main menottée à celle d’un policier.

Un militaire accusé de cambriolage

Il y a quelques jours, la représentation d’une agence de transfert d’argent à Wad Naga subit un cambriolage. Trois millions d’anciennes ouguiyas disparaissent. La brigade de la gendarmerie ouvre une enquête. Les suspects: le responsable de l’agence et deux amis de ses amis dont un militaire en service. Ils étaient tous ensemble, la nuit du vol.

Les portes de l’agence n’ont pas été forcées. Le voleur a ouvert avec des clés, pour commettre son forfait, et refermé de même, comme si de rien n’était. Après deux jours d’audition, les gendarmes concentrent l’accusation sur le militaire qui se serait, selon eux, emparé discrètement des clefs pour cambrioler et les aurait remis en place, sans que personne ne se doute de rien. L’accusé a été déféré au parquet du Trarza.

Un gentil malfaiteur

J.M.T. est une jeune fille du quartier « Virage Dik ». Elle a l’habitude de téléphoner, la nuit, en plein air, dans les rues obscures de ce quartier où règne l’insécurité. On lui a conseillé, à maintes reprises, de ne plus agir ainsi mais elle a toujours fait la sourde oreille, persuadée qu’elle ne risque rien du tout. Une de ces dernières nuits, la voilà donc à papoter au téléphone, assise sur une marche d’escalier extérieur.

Distraite par sa discussion avec une amie hors de Nouakchott, elle ne remarque pas le voyou qui s’est discrètement approché d’elle et… bing ! Un violent coup de poing au dos et hop, voilà le téléphone portable qui disparait dans l’obscurité !

Sous la violente douleur, J.M.T. suffoque. Et personne dans la rue pour la secourir ! Elle se traîne avec difficulté jusqu'à son domicile, où les siens la récupèrent saine et sauve. Son mari l’emmène alors porter plainte contre X, au commissariat de police Dar Naïm 1.

Deux jours plus tard, elle sort le matin de bonne heure, pour des achats à la boutique voisine. Son attention a été attirée par quelque chose sur la marche de l’escalier où elle avait été agressée. Elle le ramasse et… stupeur ! C’est son téléphone !

Un petit papier est collé sur son couvercle, avec juste un mot, en arabe : « Simhili » (pardonne-moi). Comme quoi le repentir, ça existe ! Et une chose est, en tout cas, sûre : ce n’est pas demain la veille qu’on verra J.M.T. papoter au téléphone, la nuit, dans les rues obscures !

Mosy




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