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01-03-2019

12:30

Pêcheurs artisanaux v/s Marine nationale : IRA s’en mêle

Le Calame - Balla Touré, secrétaire aux relations extérieures d’IRA-Mauritanie, a annoncé, lors d’une conférence de presse, lundi 25 Février 2019, l’introduction, avec l’appui du FONDAH, d’une plainte auprès du Parquet. Celui-ci a décidé d’instruire l’affaire.

Blessé, lors d’une attaque des garde-côtes mauritaniens, un pêcheur artisanal mauritanien, Assane Dièye, est « hospitalisé, depuis le dimanche 10 Février, à l’hôpital militaire », rapportent ses proches. « Il a perdu beaucoup de sang, lors de son évacuation de la plage des pêcheurs. […] Prise pour une embarcation étrangère, alors que son équipage était 100% de nationalité mauritanienne, la barque avait été la cible de tirs », ont fait savoir des pêcheurs artisanaux, témoins de la scène, « c’est à la nage que les membres de l’équipage ont regagné la terre ferme ».

Les dix autres occupants de l’embarcation avaient été embarqués au commissariat de Tevragh Zeina 1. Lorsque la police s'est rendue compte que les pêcheurs étaient tous mauritaniens, elle a voulu les libérer, tard dans la nuit. Mais les intéressés ont refusé catégoriquement, choisissant de passer la nuit au commissariat, pour introduire une plainte, le lendemain matin 11 Février, contre l’abus de pouvoir.

Les pêcheurs à bord de l’embarcation sont tous ressortissants de Ndiago. Aux injonctions des marins les sommant de les suivre, le capitaine des pêcheurs, Assane Dièye, avait répondu que «tous ses camarades sont des citoyens mauritaniens, munis de leurs pièces d'identité et qu'ils détiennent également leur licence de pêche ». C’est pourquoi avait-il refusé d’obtempérer aux injonctions qu’il jugeait abusives, selon sa version des faits.

Épisode fâcheux

Un épisode fâcheux, dans les conflits, devenus récurrents, ces derniers temps, entre les garde-côtes et les pêcheurs artisanaux. « La récurrence de tels abus conforte le substrat de tension avec le Sénégal, à cause de la pénurie de poisson, après des années de surpêche. La Mauritanie déplore l’intrusion, dans ses eaux, de ressortissants du pays voisin, sur lesquels sa marine fait usage de la force, non sans occasionner des blessés et morts.

Des émeutes et pillages, de l’autre côté de la frontière, visent les Mauritaniens, en représailles. Le souvenir des troubles sanglants de 1989 entretient le risque de débordement »,
déplore IRA.

IRA-Mauritanie condamne « l'usage gratuit des armes à feu et d'autres formes de violence, de la torture de traitements inhumains et dégradants, contre les pêcheurs artisanaux mauritaniens et sénégalais, par le régime mauritanien de prédation de nos ressources halieutiques et de destruction de l'environnement et de la vie aquatique, dans nos eaux territoriales, en collusion avec les multinationales néocolonialistes chinoises et la coopération mercantiliste européenne ».

IRA-Mauritanie soutient, « sans réserve, les pêcheurs victimes de blessures, de tortures et d'humiliations, dans leurs exigences de justice et de réparation ».

L’animateur de la coopérative Mool et vice-président de la fédération libre de la pêche artisanale, par ailleurs candidat, en 2018, des listes législative et municipale de la coalition Rag-Sawab, replace l’incident dans le contexte d’une persécution appliquée à l’ensemble de ses partisans. Yali N’Diaye s’est élevé contre « les traitements dégradants et humiliants dont sont victimes ses proches, à Nouakchott et à Ndiago ». Et d’exiger, en conséquence, que « ces actes barbares prennent fin », tout en réclamant « justice pour les onze pêcheurs ».

Synthèse THIAM



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