Cridem

Lancer l'impression
05-03-2019

13:51

Tidjikja : Violente manifestation contre la nouvelle tarification des actes médicaux et chirurgicaux [En Images]

Nouakchott Info - Les élèves du fondamental, ceux du secondaire et ceux de l’enseignement technique de Tidjikja, sont sortis, en masse, ce mardi 5 mars pour protester, vigoureusement, contre la nouvelle tarification harmonisée des actes médico-chirurgicaux, biologiques et radiologiques qu’ils jugent excessifs.

Les manifestants ont sillonné les différents axes de la ville avant de s’immobiliser devant le portail de l’hôpital régional de Tidjikja pour donner libre court à leur fureur.

Certains patients et leurs accompagnants se sont joints à la masse des manifestants et ont saisi l’occasion pour exprimer, haut et fort, leur rejet de la nouvelle tarification. « C’est inhumain, je suis vraiment outré, comment peut on imaginer une seule fois des populations aussi diminues frappées de plein fouet par la pauvreté, être obligées de débourser des sommes faramineuses pour des actes médicaux aussi simples.

C’est une mesure inappropriée, inapplicable et tout fait en déphasage avec la politique de la lutte contre la pauvreté prônée par le Président Mohamed Ould Abdel Aziz. L’état doit revoir sa copie et proposer une tarification plus souple et mieux adaptée » Lance ce retraité venu se faire consulter. Cette opinion est largement partagée par les populations locales qui, depuis quelques jours, ne ratent aucune occasion pour exprimer leur désapprobation.

Les patientes qui viennent du Rif sont les plus éprouvés. Diminuées physiquement et présentant des signes évidents de sous alimentation du fait des effets conjugués de la sécheresse, ces populations sans ressources sont confrontées à de nombreux problèmes.

"Je suis venue accompagner ma maman qui souffre d’une pneumonie, je n’ai plus de moyens pour payer son lit d’hospitalisation encore moins les médicaments qu’on me demande de payer.
Nous avons vendu tout le bétail qui était en notre possession. Il ne me reste plus que mes yeux pour pleurer. Tout est cher au niveau de l’hôpital de Tidjikja. Désormais, les pauvres ne peuvent plus s’y soigner", fulmine cette accompagnante venue de Salat Eniewi.

Composé en grande majorité de populations pauvres, le Tagant est une zone d’indigence par excellence. Plus des trois quart des populations locales vivent dans une extrême pauvreté accentuée par la rareté des ressources naturelles du fait des déficits pluviométriques répétés ces quinze dernières années.

La nouvelle tarification harmonisée des actes médico-chirurgicaux, biologiques et radiologiques appliquée au niveau national ne peut réussir dans cette région si des mesures d’accompagnement ne sont pas prises en faveur des plus pauvres.

La couverture médicale universelle ne saurait être une panacée. Dans cette région, rares sont les pères de famille capables de débourser les 600 MRU exigés à l’adhésion et les 200 MRU mensuels par membre de famille.

A noter enfin, selon le Directeur général adjoint de l’hôpital de Tidjikja le Chirurgien dentiste Docteur Sarr Moctar, les manifestants n’ont déposé aucune doléance, ils se sont juste contentés de manifester devant le portail de l’hôpital.

Khalil Sow











Les articles, commentaires et propos sont la propriété de leur(s) auteur(s) et n'engagent que leur avis, opinion et responsabilité


 


Toute reprise d'article ou extrait d'article devra inclure une référence www.cridem.org