Cridem

Lancer l'impression
21-04-2019

08:35

Pêche pélagique : la Mauritanie perd 600 000 dollars de revenus par jour, dans un silence abasourdi !

Mamadou Guèye - La faute, quelques 36 bateaux étrangers affretés qui ne répondent pas aux normes des mailles des sennes de capture de 40 mm.

Il faut dire que le respect des normes des maillages qui visent les espèces pélagiques rentre dans le cadre de la préservation de nos ressources halieutiques. Ces espèces représentent la principale ressource de la Mauritanie; jusqu’à ces dernières années, elle était dans leur quasi totalité pêchées par des flottilles industrielles étrangères qui transbordaient leur production en haute mer. Les poissons pélagiques débarqués provenaient des embarcations artisanales sénégalaises en général pêchant avec des sennes tournantes.

Le départ de ces derniers a obligé les usiniers à chercher de nouvelles sources d'approvisionnement. C'est ainsi qu'ont été introduits des senneurs côtiers pélagiques de différentes origines avec prédominance turque.

En Mauritanie, le maillage des sennes côtières pélagiques était à 20mm toutes espèces confondues jusqu'en 2000 ; puis cela est passé à 40mm sauf pour l'anchois et la sardine.

Le non-respect par cette flottille étrangère, des normes de maillage des sennes, a conduit à leur immobilisation et de facto à l'arrêt des activités de plusieurs unités industrielles et la mise au chômage de milliers de citoyens du fait du non-respect de la dimension des mailles.

En 2018, le secteur des industries des produits de protéines a généré des rentrées de devises d’environ 100 millions de dollars, pour une production de 90 000 tonnes de farine et 12.000 tonnes d’huile de poisson.

Selon le groupe de travail de l'IMROP, l'état de nos pêcheries se porte bien en général, le potentiel des céphalopodes qui se redresse de 33 000 tonnes à 44 000 tonne et celui des pélagiques qui passe de 1 200 000 tonnes à 1 400 000 tonnes.

Pour les professionnels du secteur, la préservation de nos ressources ne doit pas se limiter au maillage des sennes côtières mais plutôt se concentrer sur le respect des zones de pêches et à la nature des captures mais et surtout de la pratique de la pêche à la senne qui est la mieux adaptée pour les pélagiques et qui est dans le monde la pêcherie la plus responsable et propre. Au Sénégal, les mailles des sennes sont de 28 et 32 mm alors qu’au Maroc elle est de 8 mm.

Il semble que l’origine de la taille de 40 mm des mailles de la senne pélagique a été son alignement à la maille des chaluts de pêche des chalutiers car à l’époque les senneurs pélagiques n’existaient pas en Mauritanie. Le véritable contrôle des tailles de poissons frais pélagiques se fait au débarquement par les gardes côtes qui le font très bien et avec toute la sévérité requise.

Il faudrait que l’IMROP qui reçoit des financements de la FNP mette en œuvre rapidement et sans délai plusieurs équipes de scientifiques à bord des navires senneurs pour une période de trois à six mois pour étudier si la taille de 40 mm des mailles se justifie et propose dans le cas contraire la taille optimale pour notre région.

En attendant le résultat de cette étude, le Ministère des Pêches et de l’Economie Maritime devrait autoriser les senneurs pélagiques à continuer à pêcher et approvisionner les usines pour éviter ce manque à gagner et le chômage techniques des travailleurs.

Les résultats du rapport de synthèse de la 9éme EDITION DU GROUPE DE TRAVAIL SCIENTIFIQUE DE L’IMROP SOUS LE THEME :

« AMENAGEMENT DES RESSOURCES HALIEUTIQUES ET GESTION DE LA BIODIVERSITE AU SERVICE DU DEVELOPPEMENT DURABLE » (du 11 au 14 février 2019) montre que le stock pélagique est sous exploité et malgré l’augmentation du nombre des senneurs pélagiques.





Les articles, commentaires et propos sont la propriété de leur(s) auteur(s) et n'engagent que leur avis, opinion et responsabilité


 


Toute reprise d'article ou extrait d'article devra inclure une référence www.cridem.org