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30-04-2019

15:16

Présidentielle en Mauritanie : 4 candidats, 4 visions différentes

Les Mauritanies - À 55 jours des élections présidentielles, prévues le 22 juin prochain, le climat social semble agité en Mauritanie. Les revendications sont d’abord sociales. Dans ce climat tendu, de nombreux travailleurs de grandes sociétés de la place, à l’instar de la SNIM et de Tasiast, sont entrées en grève depuis la semaine dernière.

Les employés ont mis sur la table leur vieille doléance, à savoir améliorer les conditions de travail. Mais la question qui suscite moult spéculations est sans doute celle relative aux revendications identitaires portées par certaines formations politiques.

À la sortie de dix ans de règne de Mohamed Abdel Aziz, le tissu social mauritanien semble s’être distendu. Ce qui explique le regroupement des formations d’obédience négro-africaines en une coalition- Une première – dont l’objectif principal, le titre et le slogan, portent sur l’amélioration du «vivre ensemble».

De son côté, Birame Dah Ould Abeid, leader anti- esclavagiste, vu comme le principal challenger du parti au pouvoir, essaye de ratisser large en draguant l’électorat «maure blanc» jusque-là réservé à son égard tout en s’assurant de conserver ses bastions des milieux populaires.

Autre opposant qui cherche à faire son come-back, Mohamed Ould Maouloud, leader de l’UFP, plutôt centriste et pouvant basculer à notre avis dans une alliance avec le pouvoir ou avec Sidi Ould Boubacar.

Ce dernier, « sponsorisé » selon les spéculations, par le milliardaire Bouamatou, fait son apprentissage plutôt rude des us et coutume de l’opposition. Pas évident pour un ancien premier ministre à la fortune colossale faite notamment de licences de pêches acquises dans des conditions sur lesquelles nous reviendrons.

Quant au candidat du pouvoir, Ould Ghazouani, il incarne la continuité du système, le bagout et la hargne en moins. Son premier défi est de sortir des bottes du dauphin pour être lui-même. Pas évident vu l’hostilité de la vieille garde.

La Mauritanie, âgée à peine 59 ans, a plus que jamais besoin de réunir sa famille dans sa grande diversité pour préserver la paix sociale. Et du coup régler définitivement le problème de l’intégration.

Ibrahima Junior Dia



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