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Présidentielles Mauritanie : Nouakchott et les 2 Hodhs enjeux du scrutin
Kassataya - Avec plus d’un million et demi d’inscrits pour le scrutin du 22 juin prochain les observateurs s’attendent à une grande participation des électeurs mauritaniens. Soit plus de 127 000 nouveaux citoyens. Un chiffre qui représente une hausse de 8 pour cent par rapport aux élections de septembre dernier.
Un enjeu de taille pour les 6 candidats qui vont devoir accès leur campagne prévue officiellement du 7 au 20 juin prochain notamment dans les trois régions les plus importantes qui regorgent plus d’électeurs. Nouakchott arrive en tête avec un collège électoral de plus de 24 pour cent suivie des 2 Hodhs avec un plus de 18 pour cent.
La vallée moins le Guidimaka rattaché au Tagant servira d’arbitre avec plus de 28 pour cent. Des chiffres qui parlent d’eux-mêmes avec une disparité régionale dont le découpage administratif est voulu et imposé par le président mauritanien pour mettre en œuvre ses réformes.
Par ailleurs ce scrutin semble être biaisé par l’absence de vote d’une grande partie de la diaspora. Une atteinte à la démocratie qui rend moins crédible le régime de Ould Aziz.
Nouakchott avec ses trois entités Nord-Ouest- Sud apparaît comme la priorité des priorités des candidats qui n’ont pas ménagé leurs efforts pour livrer une précampagne sur fond du social comme en témoigne le soutien du candidat « Changeons d’Ere » aux dockers du port. Ould Maouloud est allé également à la rencontre des populations de toutes les communes notamment les plus défavorisées et surtout avec une attention particulière aux jeunes.
L’opposition est bien placée pour gêner la majorité avec un candidat indépendant Ould Boubacar soutenu par la deuxième force du pays le parti islamiste Tawassoul et la classe politique modérée toutes tendances confondues. Les 2 Hodhs seront difficiles à conquérir par l’opposition parce que ce sont des bastions de la majorité en particulier de l’UDP (Union pour la démocratie et le progrès) de Mint Mouknass devenue la troisième force politique à l’issue des dernières élections.
Et c’est la vallée qui pourrait départager les candidats mais avec un léger avantage à la coalition Vivre ensemble de KHB qui a effectué une excellente précampagne dans ces régions.
Et paradoxalement c’est dans ces 3 trois greniers d’électeurs où les observateurs craignent plus de fraudes et d’irrégularités enregistrées lors des élections de septembre dernier. Le refus du pouvoir de réviser le processus électoral pour des sièges à l’opposition à la CENI est révélateur d’une volonté politique à organiser des élections non consensuelles.
Cherif Kane
Coordinateur journaliste
(Reçu à Kassataya le 21 mai 2019)