Cridem

Lancer l'impression
19-06-2019

22:30

[Libre Expression] Aidez-moi à comprendre /Par Adama Ngaide

Adama Ngaide - Avons-nous besoin de dire ou de proclamer notre soutien à la coalition ?

Notre soutien à la coalition se justifie d’une part, par l’amour que nous portons pour un pays dont l’avenir est hypothéqué à cause du racisme d’état, et d’autre part, parce que nous nous reconnaissons autant que notre parti, l’AJD/MR, dans les valeurs défendues et réitérées par la plateforme programmatique de la CVE.

Et c’est justement dans la seule obsession de réconcilier les mauritaniens avec eux-mêmes et avec les valeurs d’un état multinational que nous nous engageons auprès de la CVE. Conséquemment l’AJD/MR, mon parti, a fait la preuve en acceptant dans un élan de compromis, de collégialité mais aussi d’une unité inclusive respectueuse des problématiques qui fédèrent les parties prenantes.

Une coalition de partis n’est pas une juxtaposition de personnes. Loin s’en faut. C’est une convergence d’acteurs qui décident par le consensus autour des problématiques, de conjuguer leurs ressources matérielles et immatérielles comme moyen d’action politique et surtout comme bouclier contre le refus de régler les contentieux qui ont droit de veto qu’est la question irrésolue de la cohabitation entre les composantes nationales.

Malheureusement, force est de constater que certains acteurs réunis au sein de la CVE ne respectent ni ne promeuvent cet esprit. Or, c’est dans cet esprit de coexistence auquel nous aspirons que nous dévons coexister afin de faire aboutir nos revendications et d’être apte à tout moment de gérer les acquis.

L’unité ne doit pas être uniquement dans l’ordre du cosmétique mais elle est aussi essentiellement en cohérence avec nos revendications et nos aspirations légitimes.

Pour ce faire, cette unité requiert des hommes et des femmes compétentes, engagés politiquement pour la cause, qui ont le sens du bénévolat, de l’état, de la justice et de l’équité, toutes choses, qu’ils revendiquent auprès de l’état qu’ils disent combattre.

Je suis de ceux qui pensent que plusieurs de nos comportements font le de la misère que nous vivons. Les comportements et les bousculades que j’ai vécus dans le processus de formation des directoires me dit que nous ne sommes pas encore ces hommes et ces femmes de qualités, volontaires et engagés pour la cause.

Nos comportements sont en incohérence avec l’esprit de la CVE. Les manières de faire et les discours tenus, çà et là, sont identiques à ceux de nos gouvernants : Clientélisme, compétition entre individus au sein et entre les partis, coups bas et ruse, course vers un positionnement pour une éventuelle sinécure dans la perspective d’un gouvernement élargi et/ou toute autre approche de l’entrisme politique……

La gestion de ces directoires rappelle à bien des égards celle de l’état que nous combattons. Cet état géré par les dictateurs successifs est là devant nous avec sa cohorte d’incohérences : culte porté sur la personne, mis en scène et défilé des courtisans, on régente les personnes ; On asservit les personnes au lieu de les servir, la désinformation, la réduction des personnes à des gobeurs d’idées farfelues, tricheries, bref... toutes choses qui caractérisent l’état dictatorial de Nouakchott nous le faisons à satiété et avec des mains expertes.

Comment un opposant peut-il promouvoir le culte de la personne et combattre la dictature ? Comment un opposant peut-il être réfractaire a la culture du bilan et prétendre se battre pour l’avènement de la démocratie et la transparence ? Aider à comprendre !

Adama Ngaide. USA





"Libre Expression" est une rubrique où nos lecteurs peuvent s'exprimer en toute liberté dans le respect de la CHARTE affichée.

Les articles, commentaires et propos sont la propriété de leur(s) auteur(s) et n'engagent que leur avis, opinion et responsabilité.


 


Toute reprise d'article ou extrait d'article devra inclure une référence www.cridem.org