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Défaite de Ghazouani dans la Vallée : un message fort à décrypter par le Général
Terroir Journal - Le résultat sorti des urnes dans les régions de la Vallée au soir du 22 juin 2019 sonne comme un message très fort à l’endroit du régime en place.
A l’exception rare de quelques localités, le candidat Ghazouani a été rejeté par l’écrasante majorité des électeurs négro-africains et des Haratines, grandes victimes de la politique discriminatoire du régime en place depuis des décennies.
A peine les bureaux de vote fermés, les chars de combat, les Toyota équipés de mitrailleuses avec des soldats armés jusqu’aux dents quadrillent les villes de la Vallée (Rosso, Boghé, Kaédi, Selibaby comme Nouakchott, Nouadhibou, Zoueratt et autres) pour étouffer toute velléité de protestation du peuple qui s’est exprimé.
Fidèle à sa stratégie dans de pareilles crises, les tenants du pouvoir, prêts à appuyer sur la gâchette contre le peuple pour préserver leurs intérêts suprêmes ont sans aucune surprise évoquée encore le péril étranger contre la Mauritanie.
Aucun ressortissant de pays Maghrébin ni arabe mais seulement de pauvres immigrés noirs arrêtés on ne sait comment et contraints à faire des aveux dans les médias d’État.
Ghazouani qualifié d’homme intelligent par certains, doit saisir le message qui a été adressé par cette frange de la population. Une frange qui exprime sa colère vis-à-vis des grandes injustices que sont l’exclusion dans l’enrôlement, la persistance de l’esclavage, l’accaparement des terres, l’égalité des chances dans la promotion de l’emploi et au sein de l’administration, le recrutement dans la fonction publique, la marginalisation des langues nationales, la discrimination dans les médias etc….
Le groupe de cadres négro-africains qui s’est improvisé représentant de la communauté et rencontré le candidat du pouvoir avait tiré la sonnette d’alarme dans le discours prononcé par M. Ba Bocar Soulé prononcé devant le candidat Ghazouani. Dans cette allocution, nous retenons bon nombre des grandes lignes évoqués ci-dessus.
Un aveu d’échec de la part de ces notables qui savaient pertinemment le sentiment grandissant et hostile de la communauté négro-africaine à l’endroit du pouvoir actuel. Les cadres de la Vallée qui militent en faveur du pouvoir ont presque tous perdu de Rosso en passant par Tékane, Boghé, Bababé, M’Bagne, Kaédi, M’Boutt, Maghama, Selibaby etc….
C’est un séisme politique dans les localités de la Vallée, les notabilités qui soutiennent le pouvoir se sont réveillées aplaties, la mine grave. Au lieu de mobiliser les chars de combat, couper l’internet, user de la force publique, le régime militaro-commercial qui a pillé les ressources du pays au cours de ces dix dernières années doit garder son calme et répondre aux interpellations des citoyens. On ne peut pas continuer toujours à gouverner injustement un peuple par le bâton.
Un décryptage méticuleux de ce message s’impose.
Daouda Abdoul Kader DIOP