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20-07-2019

22:30

L’affaire "AR" (sanglier) soulevé au parlement de Mauritanie, s’amplifie gravement …

Adrar Info - Après la recente escalade du débat en Mauritanie,concernant le mythe du sanglier, connu sous le nom de "AR", qui eest passé d’un conte à divertir les enfants à un thème politique sérieux, le sujet est repris sur les réseaux sociaux, non seulement dans les médias locaux, mais également dans les médias arabes et internationaux.

La chaîne qatarie Al-Jazeera a accordé une grande attention à l’histoire du "sanglier" mauritanien, dans sa dimension symbolique, telle qu’évoquée dans l’intervention d’un député mauritanien appartenant à la majorité au pouvoir.

Al-Jazeera est revenu à l’origine du conte du sanglier ou "ar" – comme l’appellent les Mauritaniens – cette créature terrifiante habitant les prairies – et sa ressemblance – selon Al-Jazeera, avec le président mauritanien Mohamed Ould Abdel Aziz, se fondant sur les revelations du député, lors de son intervention au parlement mauritanien, qui a comparé les actions du gouvernement au "pataugement du sanglier" dans l’eau.

Al jazeera a publié :

Le pataugement de "AR"

Le député Mohamed Bouya Ould Cheikh Mohamed Fadhel, a comparé les nominations et les decisions prises par les membres du gouvernement et le président Mohamed Ould Abdel Aziz, au cours de leur dernier mois au pouvoir, de "pataugement du sanglier" dans l’eau, aprés qu’il eut fini de boire, remuant la boue, pour priver les autres animaux et ceux qui viendraient après lui de boire.

Ould Mohamed Fadel a ajouté, dans une intervention devant le Parlement, qui a été censurée par les médias officiels et qui a provoqué des réactions mitigées, que le "barbotage de AR" dans la boue, malgré son grand préjudice et son impact négatif, présente, tout de meme, un aspect positif important, en ce qu’il laisse comprendre qu’il a fini sa mission et se prépare à partir.

Une allusion au fait que les actions du président, au cours du dernier mois de son mandat, qui soulevent une large portée dans l’arène, ne sont rien d’autre, que l’"agitation de AR" et que, par conséquent, cela fait partie des indicateurs et signes du départ de Ould Abdel Aziz et des derniers adieux, malgré les torts causés.

Controverse et littérature

L’intervention du député Mohamed Bouya a été largement échangée, à travers les sites de réseaux sociaux en Mauritanie de manière dramatique, malgré que les médias officiels aient refusé de la diffuser sur l’une de ses chaînes ou même sur la chaîne officielle du parlement. Elle est devenue une affaire d’ironie et de trahison.

Les Mauritaniens ont commencé à restaurer leurs réserves culturelles et sociales du mythe du sanglier, l’une des icônes les plus frappantes dans les histoires pour enfants, les recits de la mythologie mauritanienne et les proverbes populaires qui prévalent dans le pays.

Un certain nombre de blogueurs de l’opposition en Mauritanie se sont posés la question : "Quand est ce que va patauger le AR ?", Évoquant la fin prochaine du règne du président Mohamed Ould Abdel Aziz.

Tandis que d’autres ont choisi une expression plus ironique en affirmant que le président Mohamed Ould Abdel Aziz ne quittera pas le pouvoir tant qu’il n’a pas entendu le mot "AR", évoquant un autre usage du mot "AR", généralement utilisé pour pousser les ânes à avancer. La légende dit que les ânes mauritaniens ont peur même d’entendre le mot "AR".

Critique approfondie

Certains journalistes et écrivains mauritaniens n’ont pas manqué d’intervenir dans le débat farouche soulevé par les déclarations du député Mohamed Bouya. Certains ont décrit un changement étrange dans le comportement du député qui était "l’idole politique" du président Ould Abdel Aziz, selon un journaliste.

La moquerie se rapportant à la question "AR" a pris une dimension tribale, lorsqu’un des dignitaires de la tribu du président Mohamed Ould Abdel Aziz a diffusé des messages vocaux, menaçant le député Mohamed Bouya Ould Mohamed Fadel de représailles pour avoir insulté sa tribu, rappelant la gloire de celle ci et ses batailles guerriéres par le passé.

Un parent du député lui a répondu, soulignant que ce que le député a prononcé est une "métaphore littéraire très éloquente", que tout le monde a approuvé, qui brosse une image sarcastique du président Mohamed Ould Abdel Aziz.

Le débat concernant "AR" fait toujours rage dans les pages de réseaux sociaux et les sites Web, où l’image du sanglier et ses histoires anecdotiques ont refait surface.

Aux yeux du public, la moquerie et l’allusion à la dictature restent une particularité de la tyrannie dans le monde arabe en général, et constitue, au cours des dernières décennies, une partie essentielle du discours politique et de l’opinion publique en Mauritanie en particulier.

Source : ttps://www.anbaa.info/?p=50250

Traduit par adrar.info



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