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Mauritanie : le nouveau président et les bonnes intentions…
Afrimag - Le discours d’investiture prononcé ce jeudi 01 août par le nouveau président mauritanien Mohamed Ould Cheikh Ghazouani rassure : il n’a pas varié d’un iota de son discours-programme qui lui avait attiré le soutien de beaucoup de partis politiques, d’initiatives et de personnalités, y compris dans le camp de l’opposition.
Alors que le président sortant, Mohamed Ould Abdel Aziz a préféré refaire le bilan de deux quinquennats mitigés, en mettant l’accent sur les réalisations, Ghazouani a pointé du doigt les énormes défaillances du système : santé, éducation mais surtout, pauvreté endémique due à une mauvaise distribution des richesses.
Certes, il n’a pas manqué de saluer les réalisations d’un pouvoir auquel il a appartenu, en tant que chef d’Etat-major général des armées puis de ministre de la Défense, mais il ne voulait pas entamer sa présidence par l’habituelle « pensée unique » : « tout est bien dans le meilleur des mondes possibles » ! Alors qu’il y a encore des questions cruciales à dénouer.
Ghazouani pourrait bien être différent d’Aziz si on le laisse mettre en œuvre les grandes lignes de son discours-programme : dialogue avec une opposition, dont il a salué le rôle essentiel dans toute démocratie, discrimination positive en faveur des couches défavorisées.
On se rappelle qu’il avait évoqué, en mars dernier, la création d’un fonds de 200 milliards d’ouguiyas (presque 40% du budget de l’Etat) pour ces programmes de développement tournés vers ces laissés-pour-compte de tous les pouvoirs qui se sont succédé en Mauritanie de l’indépendance à nos jours.
Le nouveau président a également rappelé sa volonté de réinstaurer une école républicaine en commençant par mettre fin à la « ségrégation » de fait, au niveau du primaire, entre les enfants de riches (privé) et ceux issus des milieux pauvres (public).
Si Ghazouani parvient à nettoyer les écuries d’Augias que sont les administrations publiques et à établir le principe de « homme qu’il faut à la place qu’il faut », alors il aura réussi habilement à évier du « nehj » (voie) pourtant mis en avant par ceux qui voyaient en lui la continuation du système Aziz.
Un premier indice de perception de ce qui se prépare pour les cinq prochaines années sera le choix des hommes, ceux du futur gouvernement mais également des patrons des grandes entreprises comme la SNIM, la SNDE (eau), la Somelec (électricité) et la Société Mauritanienne des Hydrocarbures et de Patrimoine Minier (SMHPM) appelée à gérer les parts de la Mauritanie dans l’important projet gazier Grand Tortue Ahmeyim (GTA) en partage avec BP, Kosmos Energy et le Sénégal.
Par Mohamed Sneïba Comité Editorial – Casablanca