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28-08-2019

16:00

Boghé et Kaédi : le genre au sens propre avec Rosa [PhotoReportage]

Terroir Journal - Les Organisations Communautaires de Base (OCB) établies à Boghé et dans la dans la commune de Kaédi ont bénéficié de deux sessions de formations qui ont démarré le 07 de ce mois pour s’achever le 10 Août 2019 dans la capitale régionale du Gorgol. Ces formations sont axées sur l’approche genre et sa relation avec le développement essentiellement.

Dans la première commune, la cérémonie d’ouverture a été présidée par M. DIA Mamadou, 2ème adjoint au maire de Boghé en présence de Sidi Ould Maouloud, point focal de ROSA à Boghé, de Rouguiyata oumar Niang, Assistante du Projet à Boghé, de fatimata BA, formatrice de Dioulé Niang, animatrice Rosaet de Sibiri Dao, consultant traducteur a encouragé l’organisation de pareilles initiatives.

A Kaédi, il y’a eu Ly Mouhamadou Abdoul Wahab, assistant du projet à Kaédi, le point focal de ROSA à Kaédi, M. Ousmane Tandian. Cette formation rentre dans le cadre du projet financé par OXFAM et Union Européenne, avec ROSA comme partenaire de mise en œuvre.

Ce projet intitulé « Renforcement du pouvoir citoyen des organisations communautaires de base de 03 Communes au Brakna, Gorgol et Hodh El Gharbi pour favoriser la cohésion sociale et l’éducation à la citoyenneté d’hommes, de femmes, de jeunes et d’enfants» contribue à renforcer les capacités institutionnelles, organisationnelles, techniques, d’accès et de gestion financière d’organisations communautaires de base afin de renforcer leur pouvoir citoyen et leur voix pour une gouvernance locale plus participative, plus transparente et plus redevable.

Après la présentation et le recueil des attentes des différents participants par la formatrice, Fatimata BA, ,chargée de genre et protection à Oxfam entre dans le vif du sujet. La grande majorité de l’assistance a jugé l’agenda retenu pour dispenser cette formation sur le genre très mal placée avec l’approche de la fête d’Id El Adha.

Après la validation de l’agenda, la formatrice interpelle les participants sur l’égalité entre les deux sexes qui dit –elle reste clairement stipulée dans la législation nationale avant d’aborder les spécificités liées aux sexe et genre mais elle a aussi expliqué la différence entre le sexe et le genre et ses rapports avec quoi ou qui ? .

Elle a balayé l’explication classique du terme genre qui était compris par la grande majorité des gens comme un débat exclusivement axé sur la promotion unique de la femme.

Le « genre » selon l’ancien élève du Lycée de Boghé, se définit par la construction socioculturelle des rôles et responsabilités masculins et féminins et des rapports entre les hommes et les femmes, il est dynamique et différent selon la société et l’époque.

Alors que le « sexe » reste permanent et universel, fait référence aux caractéristiques biologiques, être né (e) homme ou femme, le genre décrit les par (attitudes et comportements) assimilées et inculquées dès la socialisation par l’homme et la femme.

Non sans apporter une précision de taille, affirmant que les stéréotypes du genre sont des caractéristiques arbitraires (fondées sur des idées préconçues) que l’on attribue à un groupe de personnes en fonction de leur sexe.

Formation qui reste illustrée par des images tout au long de son déroulement. A titre d’exemple, le rôle de violoniste joué par la femme dans la société Touareg, un peu bizarre aux yeux de tous les participants habitués à voir plutôt des hommes exercer cette tâche dans notre milieu social.

Le récit de la fable du renard et de la cigogne a été décliné par la formatrice pour renforcer la capacité de compréhension des participants qui a affirmé que l’objectif de l’intégration du genre dans les projets n’est pas le tiraillement entre les sexes ni de bouleverser l’ordre social mais plutôt c’est la prise en compte des besoins spécifiques des hommes et des femmes dans la société.

Elle a aussi insisté sur le concept équité entre hommes et femmes qui affirme t- elle est un processus, un moyen pour atteindre un résultat ; la justice entre les deux sexes avant de conclure, l’équité + égalité = justice. L’approche genre et développement dit-elle est un outil de développement, qui vise la transformation des rapports sociaux par et pour : l’egalité des sexes, l’appropriation du pouvoir (homme/femme) et la participation des hommes et des femmes.

Un processus, une méthode de travail L’ancienne pensionnaire du Lycée de Boghé a plaidé pour un traitement juste des femmes et des hommes en fonction de leurs besoins respectifs.

Fatimata Ba, la formatrice ordonne ensuite la répartition des participants en deux groupes de travail pour plancher sur les questions, qui fait quoi, quand, combien de temps, comment, avec quoi et avec qui.

Les groupes de travail vont aborder ces questions avec une grande attention avant de restituer leurs rapports devant l’assistance qui ne manquera pas d’émettre beaucoup de critiques. C’est la même démarche qui a été adoptée dans les deux communes. Certains intervenants ont émis des craintes sur le concept genre mais la formatrice a clairement fournie des explications aux participants. Les participants donnent leurs points de vue :

Bocar BA représentant de l’Association de Niakaka, il apprécie bien le déroulement et les concepts dispensés par la formatrice et approuve la contradiction.

Aîssata DIA, représentante de l’ADB qui soutient n’avoir jamais participé à une formation aussi intéressante que celle-là. La formatrice selon elle explique bien et normalement les choses a-t-elle dit. A question de savoir si cette formation lui a apporté un plus, elle répond par l’affirmative. J’ai toujours entendu le genre mais je n’ai jamais compris le concept sauf au cours de cette formation selon mademoiselle DIA.

Dielia THIAM venue de la coopérative de Sinthiane ALY : je suis venue en quête d’expérience. Et celle-ci nous a été bien dispensée par la formatrice. Et nous nous attellerons à bien restituer les acquis, une fois de retour au village.

BALL Mohamed, chargé de communication de l’Association des Femmes Volontaires pour le Progrès (AFVP) à Kaédi. Cette formation s’est très bien passée et s’est bien déroulée en plus selon lui. La formatrice a été à la hauteur en fournissant aux participants des informations claires et précises a-t-il affirmé. Je suis vraiment satisfait a-t-il conclu.

Tarbe de l’Association pour le Développement de la Femme et de l’Enfant à Kaédi estime que c’est un excellent sujet qui a été introduit par ROSA à ce jour, notamment l’égalité entre les femmes et les hommes a-t-elle précisé.

Les femmes sont présentes partout, au parlement, au gouvernement, dans les mairies. Les femmes sont très occupées à la veille de la fête et pour ceux nous sollicitons que ce genre d’initiatives soient organisées bien après car les femmes que nous sommes sont très occupées en période de fête a-t-elle déclaré.

Daouda Abdoul Kader DIOP

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