Cridem

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30-08-2019

06:29

Faits divers : Le couple escroc

Le Calame - M.E., quarante ans et marié, marche, une de ces dernières nuits, dans une ruelle sombre du quartier Poteau 16 d’Arafat. Il est interpellé par une jeune fille. « Peux-tu me passer une cigarette ? – Désolé, je ne fume pas », répond-il.

Après discussion, elle lui demande de la raccompagner chez elle. Prétextant un rendez-vous avec un parent, il décline la proposition. Mais elle insiste vivement, se fait cajoleuse et il succombe enfin.

Les voici dans une petite maison, un peu isolée, sans apparemment âme qui vive. La coquine ouvre une petite chambre éclairée d’une simple bougie et juste meublée d’un petit tapis. Et de quémander, à sa conquête, 2000 MRO pour du thé et quelque accompagnement, histoire de passer un doux moment ensemble. Il les lui donne sans discuter, elle part et revient bientôt… avec une nouvelle demande. « Le boutiquier auquel je devais de l’argent a saisi tes 2000… ».

Bon prince, il double la mise et la revoici vite, avec un peu de thé, mais, ajoute-t-elle : « il faut aussi une recharge de gaz pour le réchaud. » Le visiteur lui passe un billet de mille. « Non, non ! », s’exclame l’effrontée, « il me faut une bonbonne moyenne, ça coûte plus que ça ! »

Il l’augmente donc d’un nouveau billet et tout est bientôt en place, porte fermée à double tour et sourire aguicheur de la libertine. M.E. s’approche alors d’elle, avec gourmandise, elle répond… en s’éloignant un peu. « Ecoute », minaude-t-elle, « si tu veux m’avoir, vide tes poches ! ».

Après maintes négociations, il accepte de débourser les dix mille ouguiyas qu’il devait remettre à quelqu’un le lendemain. Mais à peine l’argent versé, voilà qu’on frappe brutalement à la porte ! « Ouvrez vite ! », crie une voix d’homme. « Oh, c’est mon mari qui revient de voyage !

Cache-toi, vite ! » Plus facile à dire qu’à faire… et voici notre Casanova figé sur place, tandis que redouble, à la porte, la fureur du nouvel arrivant. La fille ouvre enfin, l’enragé se précipite et gifle son « épouse » à toute volée. Elle s’échappe en courant et disparaît.

Et l’excité d’attraper M.E. au collet. « Tu t’es enfermé avec ma femme ? – Pas du tout, je l’ai croisée dans la rue, c’est elle qui m’a emmené ici, en m’assurant qu’elle était célibataire ! ». Deux gifles le paient de sa franchise et le voilà à implorer pardon, promettant de ne plus jamais poser pied en cette maison.

Après un moment de violente colère et toutes sortes de menaces, l’autre lui annonce qu’il va l’emmener au commissariat le plus proche pour porter plainte contre lui. M.E. tremble de plus belle, s’imaginant déjà en prison.

C’est alors que le mari lui propose un arrangement. « Donne-moi ta carte d’identité, ton passeport, ton téléphone portable et va me chercher cent mille ouguiyas ! Je les veux cette nuit-même ; sinon, je vais porter plainte contre toi, en disant, preuves à l’appui, que je t’ai surpris avec ma femme mais que tu as réussi à t’enfuir, en abandonnant tes document et téléphone ».

Découragé et ne sachant pas à quel saint se vouer, M.E. accepte, soulagé de ce que le scandale ne quitte pas la pièce, et part, avec le numéro de téléphone du « mari », chez un grand commerçant de sa connaissance pour emprunter ledit montant. C’est chose faite avant minuit.

Coup de téléphone, donc, au « mari » qui lui fixe rendez-vous dans une rue d’un autre quartier. M.E. lui remet la somme, récupère ses effets, jurant le Seigneur des mondes qu’on ne l’y reprendrait plus jamais à suivre une inconnue.

Il lui faudra quelques jours pour apprendre qu’il s’est fait rouler par un notoire couple d’escrocs. Le « mari » n’est en effet que le copain de la fille. Celle-ci lui sert d’appât pour attirer leurs victimes. Le duo a déjà été arrêté à plusieurs reprises mais toujours relâché en suivant, on ne sait pourquoi.

Mosy



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