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05-09-2019

08:02

Mécontente du nouveau gouvernement : L’UPR joue-t-elle son va-tout ?

Le Calame - L’Union Pour la République (UPR), principal parti de l’(ex ?)majorité présidentielle, fait les yeux doux au nouveau Président, Ghazwani. Une séduction fort remarquée des observateurs, depuis la formation du premier gouvernement d’Ismael Ould Boddé Ould Cheikh Sidiya au sein duquel le parti fondé par Ould Abdel Aziz fait assez pâle figure.

Les déclarations intempestives de divers responsables de l’UPR, guère appréciées par le nouveau président de la République, cachent mal l’agacement du parti. D’où les espèces de recadrages observés ces derniers temps, rencontres avec le successeur d’Ould Abdel Aziz et réunions de la commission de suivi de l’UPR.

L’Union pour la République semble presque jouer son va-tout et doit se battre sur deux fronts. D’abord, tout faire pour entrer dans les bonnes grâces du nouveau prince qui, on se le rappelle, avait décliné le parrainage de ce parti lors de la campagne présidentielle de Mai et Juin dernier.

Ould Ghazwani avait choisi de se présenter presque en candidat rassembleur de toutes les forces politiques du pays ; l’UPR n’aura joué qu’un rôle analogue aux nombreuses initiatives soutenant l’ex-chef d’état des armées.

Revendiquer un rôle plus important, comme s’y sont employés certains responsables de l’UPR, paraît très prétentieux. D’autant plus qu’avec Ould Abdel Aziz déjà, le parti n’en jouait que les seconds.

Serait-il, aujourd’hui, le dindon de la farce ? On se rappelle que lors de sa dernière campagne de restructuration ou d’implantation, ce sont des personnalités venues d’ailleurs qui pilotèrent l’essentiel des opérations.

Les généraux ont toujours eu la prééminence au sein de l’UPR dont les rapports avec le nouveau Raïs sont déjà jalonnés de couacs.

Aujourd’hui, le parti peine à organiser son congrès d’après réimplantation, reconnaît, avec fracas, Khalil Ould Teyib, un de ses principaux barons. Quand ce transfuge de l’APP annonce que le parti d’Ould Abdel Aziz est miné par les divisions, ce n’est, au demeurant, un secret pour personne.

Si aujourd’hui, l’actuel président du parti n’a pas compté dans le gouvernement, cela ne peut ou ne doit surprendre donc personne à l’UPR, un parti que d’aucuns s’apprêtent à quitter, avec armes et bagages. Ils l’ont toujours fait, du PRDS d’Ould Taya à ce jour, en passant par l’ADIL de Sidi Ould Cheikh Abdallah.

Qu’ils sont nombreux, aujourd’hui, les responsables de ce parti, à vous avouer, en off, qu’ils ne se reconnaissent plus en leur formation ! Certains tentent de la maintenir, contre vents et marées, d’autres sont pressés de la voir disparaître de l’arène politique.

Dirigée par Moutha mint El Hadj, chargée de mission à la Primature,la commission nationale des femmes est sur tous les fronts, en particulier celui des réseaux sociaux, pour maintenir la visibilité du parti.

Le challenge est de taille : l’UPR croulerait sous une dette énorme auprès des banques, sa dernière campagne de réimplantation n’aurait pas permis de renflouer les caisses.

La déception est visiblement très grande parmi ses cadres. Les récompenses escomptées au lendemain de la présidentielle ne sont pas arrivées. Beaucoup se demandent pourquoi le nouveau Président n’a pas donné un premier coup de balai dans l’administration.

Ghazwani ne semble pas pressé de faire place à ceux qui l’ont accompagné. Du moins pour le moment. D’où cette impression, notable dans l’opinion, d’immobilisme.

L’autre défi à relever, pour l’UPR, c’est la tenue de son congrès. On en parle, mais, comme l’Arlésienne, on ne voit rien venir.

Et la récente rencontre, entre le secrétaire général par intérim du parti et les fédéraux, n’a pas levé le voile sur la date du rassemblement.

Fin d’année, comme spéculent les rumeurs ? Quoiqu’il en soit, l’attitude du parti sera scrutée à la loupe, lors de deux évènements majeurs. D’abord, la déclaration de politique générale du Premier ministre, le 5 Septembre, devant l’Assemblée nationale. L’UPR a déjà annoncé la couleur.

Selon le président de son groupe parlementaire, elle votera tous les textes présentés par le gouvernement d’Ould Ghazwani. Une position qui met fin aux rumeurs sur l’hypothétique refus des députés de voter la DPG, pour marquer leur mécontentement.

Secondement, le dîner organisé, la veille, par le parti, en l’honneur de ses parlementaires. A quelques heures, donc, de la déclaration de politique générale du Premier ministre. Histoire de préparer les députés au vote ? C’est dire donc que l’UPR est quasiment à la croisée des chemins.

Vers Ghazwani ou vers l’opposition ? En rangs serrés ou dispersés, voire éclatés ? Wait and see, incha Allah !

DL



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