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21-03-2020

14:26

La Mauritanie a tout ce qu’il faut pour effectuer les tests de coronavirus (Représentant de l’OMS)

AMI - "La Mauritanie a tout ce qu’il faut pour réaliser les tests de coronavirus. Un matériel performant de dernier cri acheté par l’État et des techniciens hautement qualifiés bien formés sur le domaine.

Leurs compétences viennent d’être confirmées par des techniciens de l’OMS, au terme d’une visite dans le pays. Maintenant ce qui peut ne pas être toujours là ce sont les réactifs", a déclaré le représentant de l’OMS à Nouakchott, Dr. Abdou Salam Gueye, vendredi dans un entretien express avec l’AMI.

Le représentant a fait remarquer que les réactifs sont limités et que la maladie est nouvelle et son évolution rapide a créé une situation de fortes tensions dans tous les pays.

Il ajoute : "Le laboratoire est un aspect très important parce qu’il permet de confirmer les cas. Jusqu’à présent les définitions acceptées de COVID- 19 sont les seules confirmées par un diagnostic de laboratoire".

Parlant des conséquences de cette maladie pour les pays de l’Afrique, le représentant a réitéré que nous sommes devant une pandémie grave qui n’atteint pas seulement l’Afrique mais aussi les pays développés.

« C’est une pandémie qui créé des problèmes pour toutes les structures des pays et non seulement au niveau de la santé, mais aussi de l’économie et même au plan de la cohésion sociale par la réduction des interactions sociales. L’Afrique doit se préparer à la réponse sur les plans coordination, planification-suivi et mobilisation de financements nécessaires ».

Au plan de la communication, le responsable onusien a précisé que l’Afrique devra être mieux préparée pour lutter contre la maladie en s’appuyant sur une communication efficace, un engagement communautaire et un système de surveillance et de détection rapide, non seulement pour gérer les cas qui existent déjà, mais aussi pour éviter ceux introduits d'autres pays.

Dr Gueye a mis en garde contre les infections dans les structures sanitaires.

« Le personnel médical peut être infecté des épidémies de ce genre pendant qu’il prodigue des soins comme il a l’habitude de le faire. Ce personnel représente des soldats qui ne doivent pas être infectés pendant qu’ils essayent de sauver des vies », a-t-il noté.

Au sujet de la prévention, le représentant a souligné qu’elle doit être faite à tous les niveaux pour réduire les cas dans les communautés et que tout cela doit être supporté par une opération logistique. « Une opération de ce genre nécessite du matériel, un matériel qu’il faut déplacer d’un point à un autre. C’est un matériel qu’il faut acheter et qui ne se fabrique pas dans tous les pays. Tout cela à un moment où l’ensemble des pays en veulent ».

Au sujet des complications sociales engendrées par les mesures de confinement et d’isolement pour les pays de l’Afrique, Dr Gueye a fait remarquer : C’est les interactions sociales qui font de l’être humain un animal social, cependant il y a des moments exceptionnels où il faut s’unifier pour défendre ce que nous avons de plus cher ».

« Nous devons avoir à l’esprit que cette lutte ne peut se faire par un seul gouvernement ou un seul centre de santé. C’est la population elle-même qui peut faire cette bataille et qui peut la gagner. Parmi les messages que j’ai partagés avec le ministre, un qui compare cette lutte à la construction d’une maison au sein de laquelle la population représente la base ou la fondation».

Il a ajouté que les pays doivent développer une veille communautaire par l’identification au sein de toutes les circonscriptions administratives des personnes influentes et crédibles auprès de leurs populations pour servir de courroie de transmission vers les populations et vice-versa, afin de pouvoir avancer rapidement dans cette lutte » souligne le patron de l’OMS à Nouakchott.

S’agissant des particularités du virus, Dr. Gueye a précisé qu’il a des similitudes avec d’autres pathologies, sauf qu’il se transmet de façon rapide d’une personne à une autre par des gouttelettes en parlant ou en toussant. Une personne atteinte peut contaminer 2 à 3 personnes.

« C’est une maladie qui n’a jamais existé au monde », a-t-il remarqué.

Parlant de sa mortalité, le représentant de l’OMS a indiqué qu’elle varie en fonction de l’âge, ce qui fait que les enfants sont les moins touchés et que le risque commence à l’âge de 40 ans. Il double à 70 ans et s’accentue à 80 ans pour atteindre un taux de décès de15% des cas.





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