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02-05-2020

13:10

Le Soudan criminalise les mutilations génitales féminines (MGF)

BBC Afrique - Le Soudan a interdit la pratique des mutilations génitales féminines (MGF), la rendant passible de trois ans de prison.

Selon les Nations unies, 87 % des femmes soudanaises âgées de 14 à 49 ans ont subi une forme ou une autre de MGF. Au Soudan, il est courant que les femmes se fassent enlever les grandes et les petites lèvres, et généralement le clitoris.

Les MGF peuvent entraîner des infections urinaires, des infections utérines, des infections rénales, des kystes, des problèmes gynécologiques et des douleurs lors des rapports sexuels.

Les filles sont excisées en raison d'une croyance culturelle répandue selon laquelle cela est essentiel pour la réputation des filles et leurs perspectives de mariage.

On observe une tendance mondiale à l'interdiction de cette pratique.

Cependant, selon un rapport de l'Unicef réalisé dans 29 pays d'Afrique et du Moyen-Orient, cette pratique est encore largement répandue, bien qu'au moins 24 de ces pays disposent d'une législation ou d'une forme de décret contre les MGF.

Les MGF étaient déjà illégales dans certains États soudanais, mais ces interdictions ont été largement ignorées.

Mohaned Hashim, analyste de la BBC au Soudan, note que des tentatives ont déjà été faites pour interdire les MGF dans tout le pays, mais que le parlement, alors sous la coupe d'Omar al-Bashir, a rejeté ces recommandations.

Les femmes ont été à l'avant-garde du mouvement qui a renversé M. Bashir en avril 2019. Les militants ont accusé l'ancien gouvernement de discriminer les femmes de différentes manières, notamment en les empêchant de porter des pantalons.

En novembre, le Soudan a abrogé une loi restrictive sur l'ordre public qui contrôlait la façon dont les femmes se comportaient et s'habillaient en public. Selon l'agence de presse Reuters, l'amendement de la loi pénale sur les MGF a été approuvé le 22 avril.

Selon cet amendement, toute personne qui pratique des MGF, que ce soit dans un établissement médical ou ailleurs, est passible de trois ans d'emprisonnement et d'une amende.

Ce jour semble être un jour mémorable pour les femmes soudanaises, même si beaucoup le traitent avec prudence par crainte que la pratique des MGF ne perdure dans la clandestinité.

Bien que cette pratique est répandue au Soudan, elle est aussi très taboue. Des Soudanais espèrent que cela va changer avec cette nouvelle loi et que plus de femmes et de filles au Soudan parleront des MGF.

Les types de MGF :

- Type un: (clitoridectomie): ablation partielle ou totale du clitoris externe et/ou du capuchon du clitoris.

- Type deux: (excision): ablation partielle ou totale du clitoris externe et des petites lèvres avec/sans ablation des grandes lèvres.

- Type trois : (infibulation ou «excision pharaonique»): rétrécissement de l'orifice vaginal avec recouvrement par l'ablation et l'accolement des petites lèvres et/ou des grandes lèvres, avec ou sans excision du clitoris.

- Type quatre: toutes les autres interventions néfastes au niveau des organes génitaux féminins à des fins non médicales, par exemple la perforation ou le déchirement des organes génitaux internes et externes.





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