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Déclaration : Pour l’approbation de la loi sur la lutte contre les violences faites aux femmes et aux filles
AFCF - Après de longues tergiversations connues en 2016 et 2018, l’actuel gouvernement a fini par adopter la loi relative à la lutte contre les violences faites aux femmes et aux filles. Il s’agit d’une loi qui affirme un droit pour la protection des femmes et des filles victimes des violences de toutes sortes.
Au niveau de l’AFCF comme chez plusieurs dizaines d’organisations de défense des droits humains les violences faites aux femmes et filles nous interpellent tous et doit être le fait déclencheur de la mobilisation de tous les acteurs de la société civile et de tous les acteurs de protection de la dignité humaine pour l’approbation de la loi contre les violences faites aux femmes et aux filles.
AFCF tient à réaffirmer sa volonté de lutter contre toutes les formes de violences faites aux femmes mais aussi contre le silence qui entoure lesdites violences et ceux ou celles qui cherchent à ce que cette loi soit rejetée.
Comment peut-on concevoir que l’Islam qui recommande le respect de la dignité de la femme et de sa valeur soit utilisé par certains pour repousser cette loi ? Et d’autres, ceux-ci ne sont jamais manifesté contre les séries de viols, de meurtres et de violences faites aux femmes et aux petites filles partout dans le pays.
Plus grave, combien de filles dont des mineures de 12 ans (domestiques) ont été violées par leurs patrons et le cas actuellement de Toutou par un haut responsable d'un corps de sécurité dans la localité de Tewil, et que leurs cas passent sous silence. Alors, jusqu’à quand ce silence frustrant ? Que proposez -vous à la place de la loi que vous rejetez ? Ne voyez-vous pas la nécessité que cette loi soit adoptée ?
Quelques victimes de viol suivi de meurtre.
L’agression sexuelle suivie d’assassinat à Tiguent de Kadijetou Oumar Sow, Penda Sogue, 20 ans, violée et mutilée à mort dans la nuit 27 au 28 mars 2013 à Tarhil, Kadji Touré, 6 ans, enlevée dans le quartier Koufa, violée, tuée, jetée sur une plage en octobre 2013, Zineb Mint Abdallah, 10 ans, violée et immolée par le feu, elle succombe à ses blessures, décembre 2014 à Arafat, Roughya Mint Ahmed, 8 ans, violée et pendue en février 2016 à Arafat, Zeinabou, 15 ans, violée et malmenée à Arafat en août 2017. Une liste pourtant non exhaustive !»´
De là, nous disons que le temps n’est plus à la dénonciation, il va falloir légiférer et sanctionner très lourdement les auteurs de ces crimes.
AFCF appelle à la mobilisation de tous les segments de la société mauritanienne, notamment, les acteurs de la société civile, les élus locaux, les Ulémas, les journalistes et les pouvoirs publics afin que, par une démarche citoyenne, faire aboutir le projet de loi sur les violences faites aux femmes et aux filles.
On ne saurait, dans un Etat de droit, ne pas sévir très fortement contre de tels actes qui mettent en danger les fondements de la vie en société. AFCF comme dans le passé restera fidèle à son engagement et à ses principes et se joindra à toutes les initiatives destinées à combattre de la manière plus radicale les viols et les meurtres de fillettes et de jeunes filles.
L’adoption de cette loi composée de 55 articles dont son premier chapitre s’articule sur la sensibilisation et la prévention, tandis que le second détaille des dispositions punitives et des mesures de protection des femmes et des filles contre la violence et toutes autres violations donnera des leçons aux auteurs des crimes et des violences à l’encontre des femmes et des filles.
A notre niveau, nous saluons les pas franchis par le gouvernement en place et le ministre de la Justice qui avec son professionnalisme a eu le courage et la volonté de présenter le projet de loi lors de la réunion du conseil des ministres du mercredi 6 mai courant et qui doit être présenté à l’Assemblée nationale pour son approbation par les honorables députés qui font de l’intérêt du peuple leur facteur de lutte.
En somme, nous lançons un appel envers notre parlement pour l’adoption de cette loi qui vient dans un contexte très particulier marqué par une recrudescence de viol et de violences à l’égard des femmes, les filles et des enfants de bas âges.
L'opinion publique compte beaucoup sur les honorables parlementaires sur cette loi.
Nouakchott, le 13/5/2020
Source : AFCF