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Au lendemain des annonces de Trump, la Chine reste silencieuse
Le Journal de Montréal - La Chine n’avait pas réagi samedi aux annonces du président américain Donald Trump visant le géant asiatique dans un contexte de tensions, tandis que les médias de Pékin mettaient l’accent sur les violences à Minneapolis.
Dans une déclaration au ton ferme, mais limitée en détail, le locataire de la Maison-Blanche a annoncé vendredi que les États-Unis suspendaient l’entrée sur leur territoire de ressortissants chinois présentant un « risque » potentiel pour la sécurité du pays.
M. Trump a également demandé à son administration de mettre fin aux exemptions accordées à Hong Kong dans le cadre de sa relation spéciale avec les États-Unis, pour dénoncer une loi controversée sur la sécurité nationale voulue par la Chine dans ce territoire autonome.
Ces annonces interviennent dans un climat explosif avec Pékin, régulièrement accusé par le président américain d’être responsable de la propagation sur la planète du nouveau coronavirus.
La Chine n’avait dans l’immédiat fait aucun commentaire, pas plus que le ministère des Affaires étrangères joint par l’AFP.
Le Global Times, quotidien au ton résolument nationaliste, fustigeait pour sa part « une conférence de presse pleine de mensonges » sur Hong Kong, dans un éditorial publié en chinois et en anglais.
Le journal était l’un des rares à s’attarder sur le sujet, tandis que la majorité des médias officiels mettaient l’accent sur les violences à Minneapolis aux États-Unis, consécutives à la mort d’un homme noir lors d’une interpellation cette semaine.
La télévision publique CCTV y consacrait l’ouverture et une large partie de son journal samedi en début d’après-midi.
Et les images de l’arrestation en plein direct d’une équipe de la chaîne américaine CNN la veille étaient diffusées en boucle.
L’agence de presse officielle Chine nouvelle insistait de son côté sur « la division raciale qui ne cesse de déchirer la société américaine ».
Sur le réseau social Weibo, les restrictions aux visas pour les étudiants chinois annoncées par Donald Trump faisaient toutefois réagir.
« La force des États-Unis vient de son attrait pour les talents, et tôt ou tard ils en souffriront », jugeait un internaute.
« De nos jours, plus personne ne veut aller aux États-Unis », raillait un autre.
Le président américain est cependant resté évasif sur la portée exacte de cette décision et sur le nombre d’étudiants qui pourraient être concernés.
Un autre internaute fustigeait quant à lui « l’ingérence » de Donald Trump à propos de Hong Kong pour, selon lui, « détourner le regard des Américains » de la pandémie, qui a fait plus de 100 000 morts aux États-Unis.
AFP