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31-05-2020

15:16

Santé : Les médicaments en rupture disponibles dans les grands hôpitaux de Nouakchott

Journal Tahalil - Il y a à peine un mois, nous évoquions dans nos colonnes, la rupture des médicaments essentiels pour la santé des citoyens dans les officines agréées pour leur distribution.

Le système de distribution des produits pharmaceutiques dans le marché a connu des failles engendrant une rupture des médicaments comme pour les maladies métaboliques. Maintenant, selon une circulaire affichée dans certains hôpitaux, ces médicaments sont disponibles, mais pour combien de temps?

La réaction du Ministère de la Santé suite à notre article relatif à la rupture des médicaments aura servi à quelque chose, selon certains observateurs du secteur.

La Centrale d’Achat de médicaments essentiels et consommables (CAMEC), vient de mettre à la disposition des grands hôpitaux de Nouakchott, qui ont, seuls, pour le moment, l’exclusivité pour leur distribution. Il s’agit d’une gamme de 16 catégories de médicaments essentiels.

Cette gamme, sans être exhaustive, est composée des médicaments tels que le corvasal 2mg, le sintrom 4mg, l’azopt 10mg, le cosopt collyre, le duotrav 40M, Maxidrol CY, le Travatan, le Monuril 3g, cordensiel 2,5, le cordenseil 5, le dententiel 10, le prozac 20mg, le stresam gélule, l’aldomet 250 …. Notre enquête révèle la disponibilité de ces produits dans des structures sanitaires comme le Centre Hospitalier National (CHN).

De nouvelles mesures ont été prises à cet effet pour assurer une bonne distribution des médicaments aux patients. Dorénavant, pour acquérir le produit, le patient doit présenter une ordonnance en bonne et due forme et une pièce d’identité nationale. Cette mesure permettra, soutient Dr Yaye Coulibaly de la pharmacie centrale du CHN, «de disponibiliser le produit de façon équitable et au prix normal aux patients et évitera une spéculation».

Car, poursuit-elle, «certaines personnes malintentionnées achètent le produit en quantité et le stockent dans des magasins, contribuant ainsi à sa pénurie dans le marché. Ce comportement est à dénoncer pour que ces personnes sachent que les médicaments sont destinés aux patients et non à la spéculation commerciale».

Selon certains professionnels, «cette solution est pire que le problème ». Parce que « la vente de spécialités pharmaceutiques n’est pas destinée au milieu hospitalier ». Mieux, notent-t-ils, «il nous faut des solutions structurelles et non conjoncturelles». D’aucuns dénoncent un problème de leadership dans le secteur de la santé. Car, selon ces professionnels de la santé, «ce qui se passe dans ce secteur n’est que saupoudrage» et par conséquent, «il faut tout revoir dans le système de distribution des produits pharmaceutiques».

Toutefois, la CAMEC a promis dès ce lundi 1er juin 2020, la disponibilisation des médicaments essentiels en quantité suffisante dans les hôpitaux mais aussi au niveau de certains grossistes pour une bonne gestion et distribution de ces produits pharmaceutiques. Une source bien informée indique que des commandes ont été effectuées et d’ici peu, tous les médicaments en rupture seront disponibles afin de mettre fin à une spéculation qui ne dit pas son nom.

Pour l’heure, la CAMEC assure et rassure que désormais, le problème est pris en charge pour éviter une rupture dans le système de distribution des médicaments. Mais pour combien de temps ? C’est là toute la question.

Ibou Badiane





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