Cridem

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01-06-2020

23:00

| Libre Expression| L'assassinat de Abbasse ne doit pas être vain!!!!

Abdoulaye Djimme Diaw - Rien ne justifie l'assassinat d'un homme. Le comportement quotidien, discriminatoire de la puissance publique, à travers toutes ses manifestations dans les domaines administratifs et politiques constitue désormais un voile qui nous empêche de voir objectivement toute réalité.

Tout est ramené à l'échelle raciale ou communautaire. Aujourd'hui, toutes nationalités confondues, nous sommes dangereusement menacés par le covid 19, d'où l'opportunité pour les pouvoirs publics, à l'instar de tous les pays du monde, de fermer toutes les frontières du territoire : frontières terrestres, aériennes, maritimes et fluviales ,pour nous préserver de cette pandémie.

Cette fermeture des frontières est approuvée et même saluée par tous les secteurs de la vie sociale: partis politiques, associations, personnalités religieuses et tous les animateurs de la société.

Quelle n'aurait pas été notre désapprobation si les pouvoirs publics avaient pris la décision de ne pas fermer les frontières ! La décision de fermer les frontières est une bonne décision, que nous avons tous, quasi unanimement approuvée.

A partir de ce constat, toute violation de cette interdiction est, en soi un crime. Ces activités clandestines de traversée de frontières de part et d'autre, constituent des circonstances de faire voyager le virus d'un endroit à un autre et donc d'exposer toutes nos populations aux ravages de la pandémie. C'est en cela que ces activités sont criminelles.

C'est à l'occasion de ces activités que nous déplorons aujourd'hui la mort de Abbasse à Dabbane, tué à bout portant par un soldat.

Cet assassinat doit être l'occasion pour les pouvoirs publics de recadrer la perception que les forces de l'ordre ont de leurs missions. Ces missions ne sont pas des missions de répression, occasion de terroriser les populations, encore moins de les punir de quelconques crimes.

Ces missions sont de sécuriser, de rassurer et de protéger les populations de toutes menaces, y compris celles du covid 19. Les bavures observées ici et là et commises par les forces de l'ordre doivent être sanctionnées et leurs auteurs traduits en justice, pour que, au delà de la punition, s'exprime un double sentiment.

D'abord, effacer par la sanction tout sentiment d'impunité dans l'esprit des agents des forces publiques, sanctionner par l'exemplarité, en cas de fautes graves, dans l'exercice des missions.

Ce sera là aussi une attitude pédagogique avec un double avantage. Celui d'abord de faire comprendre aux hommes de loi, que leurs missions sont encadrées par la loi à laquelle ils sont soumis. Qui viole la loi, subit la rigueur de la loi !!!.

Celui ensuite de faire comprendre à tous que la justice est indépendante et qu'elle sanctionne quiconque viole la loi dont elle est la gardienne. C'est de cette façon aussi que la mort de Abbasse ne sera pas vaine. Pour être fort et consensuel, l'Etat doit s'engager désormais dans cette voie.

Pour un État de droit !!!!.





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