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Sous la pression de la rue, le Premier ministre libanais annonce la démission de son gouvernement
France24 - Six jours après la double explosion qui a détruit une partie de Beyrouth, le Premier ministre libanais Hassan Diab a annoncé, lundi, la démission de son gouvernement.
La colère de la rue a été entendue. Du moins, c'est ce que souhaite exprimer le Premier ministre libanais Hassan Diab en annonçant, lundi 10 août, la démission de son gouvernement. Lors de son allocution, il a déclaré que la double explosion dans le port de Beyrouth, survenue le 4 août, était le résultat d'une "corruption endémique".
En moins de vingt-quatre heures, quatre ministres avaient déjà quitté leur poste. Dans l'après-midi, e gouvernement avait tenu une réunion au cours de laquelle "la plupart des ministres étaient en faveur d'une démission" du cabinet, a déclaré Vartiné Ohanian, ministre de la Jeunesse et des Sports.
Cette annonce intervient moins d'une semaine après la double explosion au port de Beyrouth, due à un dépôt de 2 750 tonnes de nitrate d'ammonium, qui a fait au moins 158 morts et 6 000 blessés. Lors de son allocution, Hassan Diab s'est par ailleurs dit aux côtés de ceux qui réclament que les responsables de ce "crime" soient traduits en justice.
"Tous veut dire tous"
La démission du gouvernement ne devrait cependant pas satisfaire le mouvement de protestation populaire, qui réclame le départ de toute la classe politique, dont le président Michel Aoun. Les Libanais sont appelés à manifester, lundi, devant le palais présidentiel de Baabda, à Beyrouth, pour réclamer la démission du chef de l'État.
Le Premier ministre, Hassan Diab, avait annoncé dès samedi, qu'il demanderait la tenue d'élections législatives anticipées. Mais ces élections ne sont pas l'une des principales revendications de la rue, car le Parlement est contrôlé par les forces traditionnelles, qui ont élaboré une loi électorale minutieusement calibrée leur permettant de servir leurs intérêts. "Tous veut dire tous", ont clamé ces deux derniers jours les manifestants, appelant au départ de tous les dirigeants.
Les manifestations du week-end à Beyrouth, qui ont rassemblé plusieurs milliers de personnes, sont les plus importantes depuis le début, en octobre, du mouvement de protestation contre la crise économique et la corruption de l'élite politique.
Dimanche, les donateurs internationaux pour le Liban ont promis d'envoyer rapidement et sans condition près de 253 millions d'euros d'aide à Beyrouth. Mais ils ont précisé que la poursuite de leur soutien dépendrait de la mise en œuvre de réformes institutionnelles.
Avec AFP et Reuters