Cridem

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02-11-2020

19:30

Pénurie de légumes dans le pays. Sauvez le peuple, Monsieur le Président

Mohameden Fall - Le peuple Mauritanien très affecté par le blocage des camions Marocains à la frontière, est au bord de la crise de nerfs.

Il n y a plus de légumes frais dans la capitale et un peu partout dans les grandes villes. Les marchés sont à sec. Les quelques denrées sur le marché, de très mauvaises qualités coûtent excessivement chers. Le peuple ne sait plus à quel saint se vouer, car les legumes et fruits sont des biens de première nécessité pour une vie saine et une bonne santé des populations.

Monsieur le président notre pays ne doit plus dépendre du Maroc ou d'un autre pays pour se ravitailler en légumes. Il est possible d'assurer l'autosuffisance alimentaire en légumes et fruits dans notre pays par l'agriculture qui est une source d’opportunité d’emploi et qui permet de manger local.

Il y'a quelques années, le Président Aziz se gargarisait d’être au côté des agriculteurs pour relancer économie et pour une autosuffisance alimentaire. Le message était beau et beaucoup d'argents distribués à des gens qui n'étaient pas des agriculteurs. Des agro-busnessman qui n'avaient aucune notion de l'agriculture ont été créés.

Monsieur le président on peut y arriver. On peut voir le génie Mauritanien à l’œuvre si on donne à César ce qui appartient à César. D'abord en arrêtant de laisser au bord de la route les vrais agriculteurs qui ont des terres arables mais pas assez de moyens financiers. Oui, notre pays avaient abandonnés ses petits soldats, pionniers de l'agriculture avec les coopératives agricoles dans les villages.

Monsieur le président, sans vous mentir la vallée du fleuve, qui était le parangon Mauritanienne de l'agriculture reste l'unique endroit pour prospérer ce domaine dans le pays. Or, il semble que les gouvernements qui se sont succédés ont, là encore, opérés des politiques malencontreuses dans le secteur en se limitant à la culture du riz et en privilégiant des hommes d'affaires véreux qui aménagent les terres pour après tout exporter, ce qui n'est pas dans l'intérêt supérieur de la nation.

Monsieur le président, il suffit que le gouvernement accorde plus de crédit aux coopératives et jeunes agriculteurs dans la vallée pour que les terres qui restent non exploitées le soient en légumes et fruits pour sauver les meubles d'ici quelques années.

La survie de ce secteur au bord du précipice n’est pas une question secondaire. Elle doit être au cœur de nos ambitions. La survie de notre économie dépendra de deux secteurs clés, l'agriculture qui est la base de la prospérité et au cœur de notre civilisation walo walo et l'industrialisation. Bien sûr, d'autres secteurs restent vitaux.

Monsieur le président, au mois d'août dernier le gouvernement a procédé au lancement officiel de la campagne agricole pour la saison 2020/2021, une initiative louable mais pour arriver à une autosuffisance alimentaire concrètement il faut aller plus loin. L'agriculture n'est pas que du verbiage facile mais des transformations structurelles et des conditions préalables pour accroître la productivité et le niveau des revenus.

Elle suppose des investissements conséquents dans la recherche, le conseil agricole, la mécanisation, la disponibilité d’intrants de qualité, le bon fonctionnement des marchés d’intrants et de produits avec des incitations appropriées et un crédit adapté. Elle doit s’insérer dans une stratégie globale de développement. Une nouvelle manière de gouvernance et de politique agricole.

On a des écoles qui forment des dizaines de jeunes qualifiés dans les techniques agricoles, il suffit de mieux les aider pour un changement radical de paradigme en matière de politique agricole. Encourager les jeunes au travail de la terre. Un monde de dure labeur mais qui dessine un meilleur avenir pour les jeunes qui prendront le temps pour s'élever dans la société. Tout l’inverse du monde bureaucratique.

Pourquoi attendre, monsieur le président ? Vite, vite, tournons nous vers l'agriculture des légumes et fruits elle peut être notre arme contre les pénuries et contre la pauvreté.

M.F.




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