Le Courrier du Nord - L'Agence Mauritanienne des affaires Maritimes (AMAM), une direction nouvellement créée qui a hérité des prérogatives de l'ancienne direction de la marine marchande, déçoit énormément.

Pourtant, ce ne sont pas les moyens qui manquent : un nouveau directeur nommé, un siège flambant neuf loué à Tevrag-Zeina, le quartier chic de la capitale Nouakchott. Les opérateurs du secteur des pêches ont été découragés par la lenteur des procédures et, surtout, les absences répétées du directeur et du personnel.

Une insouciance coupable. Aucune amende n'est plus versée au trésor public. L'agence a préféré ouvrir des comptes dans des banques.

Le secteur, déjà affaibli par la surpêche des bateaux turcs et chinois qui ont décimé la ressource, doit également supporter les travers de la SMCP (société mauritanienne de commercialisation de poisson). A peine nommé, le nouveau directeur de la smcp, l'ingénieur statisticien Yahya Ould Ahmed Waghef, signe une note adressée aux banques pour leur demander de leur fournir des swich pour toutes opérations.

Cela a permis à la commission des prix de la smcp de proposer des prix exorbitants, alors que dans les pays limitrophes c'est l'armateur qui vend ses produits. Depuis le dernier arrêt biologique, aucun produit de pêche n'a été vendu. Et pour cause : le prix exorbitant proposé par la smcp.

Il est évident que ces deux sociétés sont devenues, contrairement aux objectifs visés par les pouvoirs publics, sont devenues un goulot d'étranglement pour un secteur en agonie. Et le comble dans cette stratégie est que l'Etat ne subventionne plus le gasoil pour la pêche industrielle. Alors, avec un produit cher et une production invendue, bonjour les dégâts !

Sid Mhamed Ould Mhaymed