Cridem

Lancer l'impression
22-04-2025

22:50

En pleine crise énergétique dans le pays, le ministre malien de l’énergie à Nouakchott pour chercher la solution au sein de l’OMVS

Sahara Médias - Le ministre malien de l’énergie et de l’Eau, Boubacar Diané, a remis dimanche un message écrit du président malien, le général Assimi Goita, à son homologue mauritanien, Mohamed Ould Cheikh El Ghazouani, lors d’un entretien au palais présidentiel de Nouakchott.

Cette visite intervient alors que le Mali est confronté à une grave crise dans le secteur de l’électricité, bien qu’il possède un certain nombre de grands barrages appartenant à l’Organisation pour la mise en oeuvre du fleuve Sénégal (OMVS), notamment les barrages de Manantali, Gouina et Filo.

Dans un communiqué de presse publié à l’issue de la réunion, le ministre malien a déclaré : « En tant que président du Conseil des ministres de l’Organisation des investissements du fleuve Sénégal, j’ai discuté avec le président Ghazouani d’un certain nombre de questions relatives à l’organisation » avant d’ajouter que le président mauritanien, en sa qualité de président en exercice des chefs d’État de l’OMVS, l’avait chargé d’organiser un sommet des chefs d’État dans les plus brefs délais.

Cette visite s’inscrit dans le cadre des efforts déployés par le Mali pour trouver une issue à l’aggravation de la crise de l’électricité, consécutive à des facteurs techniques, financiers et structurels, notamment la baisse de la production du barrage de Manantali en raison d’un mauvais entretien, l’accumulation de la dette et l’absence d’investissements suffisants dans les infrastructures.

Le pays est confronté à de fréquentes coupures d’électricité qui ont affecté divers secteurs vitaux, tels que la santé, l’éducation et l’agriculture, et exacerbé le mécontentement populaire à la lumière des tensions politiques et sociales croissantes, le pays dépendant presque entièrement de combustibles importés pour produire de l’électricité, car il n’y a pas de production nationale de pétrole ou de gaz.

Les chiffres indiquent qu’entre 2015 et 2021, la Compagnie malienne d’électricité a acheté environ 855 millions de litres de carburant pour faire fonctionner les centrales thermiques, à un coût qui pèse sur l’État, qui continue de subventionner les prix de l’électricité.

Malgré ces ressources, les investissements n’ont pas permis d’améliorer la stabilité du réseau électrique, en raison de la médiocrité des infrastructures, de la mauvaise gestion des installations hydroélectriques, des retards de maintenance, des relations tendues entre Eskom et l’autorité de gestion du barrage de Manantali (SOGEM), et des plaintes concernant le manque de transparence dans le secteur.

La crise de l’électricité se répercute sur l’économie, les secteurs industriel, commercial et des services ayant recours à des générateurs diesel, ce qui augmente les coûts et limite la productivité.

L’agriculture est également affectée par des systèmes d’irrigation déficients, et les hôpitaux et les écoles ont des difficultés à faire fonctionner les équipements essentiels, ce qui affecte négativement la qualité des soins de santé et de l’éducation, selon les rapports de presse.

Sur le plan social, les manifestations réclamant une réforme du secteur se sont multipliées dans un contexte de mécontentement généralisé face à la détérioration des services et à la hausse des prix de l’électricité.

Face à ces défis, le gouvernement malien compte sur l’OMVS comme cadre régional susceptible d’accélérer la réforme du secteur, d’autant plus que le barrage de Manantali, une source d’énergie majeure dans le pays, est géré en coopération avec des partenaires régionaux.

Face à la hausse du prix des carburants et à la dépendance excessive vis-à-vis des hydrocarbures, Bamako cherche à renforcer les partenariats au sein de l’organisation afin de moderniser les infrastructures et d’accroître les investissements dans les énergies renouvelables, en particulier l’énergie solaire, dont le Mali possède un potentiel prometteur mais sous-exploité.





Les articles, commentaires et propos sont la propriété de leur(s) auteur(s) et n'engagent que leur avis, opinion et responsabilité


 


Toute reprise d'article ou extrait d'article devra inclure une référence www.cridem.org