INITIATIVES NEWS - Le mini sommet tant attendu entre le président américain et 5 président africains triés sur le volet, une rencontre qui s’est tenu hier à la maison Blanche, a finalement tenu toutes ses promesses.

Ouvrant le bal des interventions, le président mauritanien habitué des sommets de haut niveau a su aller droit au but. D’abord en rassurant son homologue américain et ensuite en l’épatant avec le potentiel économique de la Mauritanie et la position stratégique qui en fait un partenaire de premier plan.

En parlant de son pays Ghazouani a bâti son propos sur des postulats à première vue antinomiques sous forme de thèse et d’antithèse, mais qui, en réalité avaient pour objectif de leur donner plus de crédit. Et l’effet escompté a été atteint.

En présentant le président américain sous le meilleur jour et se focalisant sur ses succès Ghazouani a aussi visé juste. En effet Trump est perçu comme un personnage égocentrique et rancunier. Et il est le plus souvent guidé par ses impressions et ses humeurs.

Très imbu de sa personne il ne supporte pas la critique et Ghazouani en était apparemment conscient. Il fallait donc surtout le ménager et ne pas attirer son ire. C’est pourquoi, il lui a dit ce qu’il voulait entendre.

Et après son introduction bien inspirée le président Ghazouani a présenté en quelques mots les opportunités qu’offre la Mauritanie. Donc exercice bien réussi.

Le président mauritanien a fait bonne impression et il faut s’attendre à un retour d’ascenseur. Cette rencontre a provoqué un déchaînement de commentaires et autres supputations, notamment au niveau des réseaux sociaux.

Et les hypothèses les plus fantaisistes ont été avancées à propos d’un éventuel basculement de la Mauritanie dans le camp pro-américain.

Seulement, il convient de noter que les relations entre les États sont fondées sur des intérêts pas sur des sentiments et des émotions. La Mauritanie fait face à beaucoup de défis: économiques, sociaux, sécuritaires et j’en passe.

Et l’Amérique n’est certes pas un enfant de chœur mais peut apporter beaucoup de choses à la Mauritanie dans le cadre d’une relation gagnant/gagnant. Sur le plan économique les investissements américains dans les domaines miniers et énergétiques notamment pourraient être d’un grand apport.

Au niveau des échanges commerciaux la marge de progression est aussi énorme et même si l’accord de L’AGOA est en sursis (décision de son maintien ou non prévue en septembre prochain) la Mauritanie pourrait bénéficier d’autres avantages.

Dans le domaine sécuritaire la modernisation de l’armée avec à la clé la formation des officiers supérieurs qui a commencé et la fourniture d’équipements modernes (avions, drones, missiles, blindés légers…) serait une bonne chose pour faire face aux menaces de plus en plus inquiétantes dans, une région du Sahel devenue une véritable poudrière.

L’armée mauritanienne pourrait aussi compter sur les précieux services de renseignements américains fournis par les satellites et autres moyens de pointes postés au dessus de la région du Sahel-Sahara. Tout cela bien évidemment a un prix.

Mais quand on sait que le jeu en vaut bien la chandelle il va falloir lâcher du lest, quitte même à flirter avec Israël.

Dès lors qu’il s’agira de défendre les intérêts du pays, toutes les options restent ouvertes.

Bakari Gueye