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25-09-2025

17:58

Devant l'ONU, Mahmoud Abbas plaide la cause des Palestiniens et rejette le Hamas

RFI - Le président de l'autorité palestinienne Mahmoud Abbas s'est exprimé en vidéo devant l'Assemblée générale des Nations Unies ce 25 septembre, les visas de la délégation palestiniennes ayant été révoqués par l'administration Trump. Mahmoud Abbas y a délivré un plaidoyer pour le peuple palestinien victime des « crimes » israéliens, assurant sans équivoque que le Hamas n'aurait aucun rôle dans la future gouvernance d'un éventuel État de Palestine.

C’est le seul dirigeant du monde à ne pas avoir eu le droit de s’exprimer ici en personne, rappelle notre envoyé spécial à New York, Julien Chavanne. Mahmoud Abbas n’en a pas parlé dans son discours, c’est un détail face à ce qui se joue à Gaza pour le président de l’Autorité palestinienne.

Alors qu’Israël et les États-Unis estiment que la nouvelle vague de reconnaissance d’un État palestinien est une récompense pour le Hamas, Mahmoud Abbas a assuré que le mouvement palestinien auteur des attaques du 7-Octobre « n’aura pas de rôle à jouer dans la gouvernance ».

« Le Hamas et les autres factions devront rendre leurs armes à l’Autorité palestinienne », a martelé le dirigeant forcé de s’exprimer par vidéo lors de cette Assemblée générale de l’ONU à New York, son visa ayant été refusé par les États-Unis. « Nous rejetons ce que le Hamas a fait le 7-Octobre » qui « ne représente pas le peuple palestinien ni sa juste lutte pour la liberté et l’indépendance », a-t-il poursuivi.

Il a rejeté aussi « la confusion entre la solidarité envers la cause palestinienne et la question de l’antisémitisme » opposé à « nos valeurs et nos principes ». Répétant ainsi les gages donnés il y a quelques mois pour convaincre notamment la France de franchir le pas de la reconnaissance, Mahmoud Abbas a appelé « tous les pays qui ne l’ont pas encore fait à reconnaître l’État palestinien ».

Des crimes « enregistrés dans les pages des livres d’histoire et dans la conscience de l’humanité »

À l’occasion d’un sommet organisé lundi 22 septembre par la France et l’Arabie saoudite sur l’avenir de la solution à deux États, palestinien et israélien, vivant côte à côte en paix et sécurité, une dizaine de pays, dont la France, le Royaume-Uni, le Canada et l’Australie ont formellement reconnu un État de Palestine. La grande majorité des États membres de l’ONU sont sur cette ligne, avec 158 pays sur 193.

Mahmoud Abbas n’a pas non plus mâché ses mots contre Israël, appelant la communauté internationale à « soutenir [leurs] efforts pour stopper le génocide et l’occupation ».

Après environ deux ans de guerre dans la bande de Gaza ravagée, « ce qu’Israël conduit n’est pas une simple agression, c’est un crime de guerre et un crime contre l’humanité [...] qui seront enregistrés dans les pages des livres d’histoire et dans la conscience de l’humanité comme l’un des chapitres les plus horribles de la tragédie humanitaire des XXe et XXIe siècles », a-t-il déclaré.

« L’aube de la liberté viendra »

Avant de conclure, il a envoyé un message d’espoir au peuple palestinien, affirmant que peu importe la durée des souffrances, « ses conséquences ne briseront pas notre volonté de vivre et de survivre ».

Selon le ministère de la Santé de Gaza, l’offensive israélienne à Gaza a fait plus de 65 000 morts et plus de 167 000 blessés. Le ministère ne précise pas combien sont des civils ou des combattants, mais précise que les femmes et les enfants représentent environ la moitié des victimes. Plus de 90 % des logements du territoire ont été détruits, la majeure partie de la population, qui compte plus de 2 millions d’habitants, a été déplacée et l’état de famine a été déclaré dans le nord de Gaza.

« L’aube de la liberté viendra, et le drapeau palestinien flottera haut dans nos cieux, symbole de dignité, de fermeté et de libération de l’occupation », a déclaré Mahmoud Abbas. « Nous ne quitterons pas notre patrie. Nous ne quitterons pas nos terres. »

Le dirigeant palestinien obligé de suivre à distance les tractations sur l’avenir de son pays. Benyamin Netanyahu sera bien là demain pour son discours avant d’être reçu à la Maison Blanche par son meilleur allié, Donald Trump.

Par : RFI avec agences





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